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Chroniques / 24.05.2024

Varetta Dillard, Easy, Easy Baby – The Essential 1951-1962

La carrière professionnelle de ­Varetta Dillard démarre en flèche quand elle remporte un concours de chant de l’Apollo sous les yeux du producteur Lee Magid qui lui propose d’intégrer l’écurie Savoy (cf. article dans SB 252)

Seront enregistrés Please come back to me (1951), une ballade favorablement commentée dans la revue Cash Box, et Hurry up, un morceau jump rendu avec le dynamisme de son idole Ruth Brown. En 1952, Easy, easy baby produit avec l’orchestre de Leroy Kirkland (Mickey Baker, George Kelly) intègre le Top Ten. La suite montre la qualité de son talent et l’étendue de son répertoire avec Here in my heart, une belle ballade, un duo l’associant à H-Bomb Ferguson (Double crossing daddy), une version personnalisée du standard Them their eyes, et un blues du calibre de A Letter in blues.

En mai 1953, elle grave un deuxième hit, Mercy, Mr. Percy (n° 6 R&B) porté par la partie de guitare de ­Lonnie ­Johnson. Après un dernier succès (Johnny has gone), Varetta Dillard quitte Savoy pour rejoindre Groove, une filiale de RCA. Malheureusement, une politique de production sans imagination et peu conforme aux goûts du public n’amènera aucune réussite commerciale notable malgré la qualité de son chant (Old fashioned). Ses enregistrements pour Triumph, Cub et Brent subiront le même sort en dépit de la séduction de You ain’t ­fooling nobody, un duo dans la veine Dinah Washington-Brook Benton qui ne sera même pas édité à l’époque.

L’intégrale (hors Savoy) de ces enregistrements a été publiée en 1989 par Bear Family. Doublonnant largement avec le double album “Mercy, Mr. Percy” (GVC, 2013), cette compilation ­Jasmine rend un juste hommage à une chanteuse dont le talent a éclairé la scène du rhythm and blues. 

Alain Tomas

Note : ★★★★
Label : Jasmine
Sortie : 12 janvier 2024

albumVaretta Dillard