En attendant la sortie – enfin ! – d’un nouvel album du groupe à la rentrée, les trois frères Campbell (Phil à la guitare électrique, Chuck à la pedal steel et Darick à la lap steel) se sont arrêtés pour deux soirs au Duc des Lombards pour revisiter leur répertoire avec l’aide d’une section rythmique parfaitement pertinente (Malcom Kirby à la basse et Carlton Campbell à la batterie) et d’une chanteuse charismatique et efficace, Cinnamon Jones.

Sans surprise, le programme, qui fait totalement l’impasse sur les titres des Slide Brothers, le projet récent de “all stars” de la sacred steel produit par Robert Randolph et auquel participent Chuck et Darick Campbell, reprend les titres phares du répertoire du groupe, de Don’t let the devil ride à leur version instrumentale de A change is gonna come.

Le format contraint des sets au Duc des Lombards bride quelque peu les improvisations du groupe, qui donne une prestation resserrée, plus proche du son de ses premiers disques sur Arhoolie que lors de ces derniers passages en Europe. Phil Campbell semble même avoir remisé pour l’occasion ses joujoux électroniques. Cela ne diminue en rien l’impact de la musique du groupe, même devant un public qui n’en est visiblement pas très familier. Impossible en effet de résister au son quasi irréel qui sort de l’instrument de Darick Campbell ou à l’enthousiasme de Cinnamon Jones, plus communicative que les précédentes chanteuses du groupe.

Espérons que la sortie du nouvel album du groupe sera l’occasion de faire mieux connaître la musique des Campbell Brothers à un large public…

Frédéric Adrian

Photos © Cutymike