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Live reports / 03.10.2012

THE BLACKBYRDS


Keith Killgo

On sous-estime trop souvent l’importance des devoirs scolaires dans l’histoire de la musique : près de 40 ans après leur naissance comme un projet réalisé par quelques élèves du trompettiste majeur Donald Byrd, les Blackbyrds faisaient leur retour à Paris après un concert mémorable en 2008 au Batofar.

 Pour l’occasion, trois membres “historiques” ont fait le déplacement : le batteur Keith Killgo, leader du groupe, le bassiste Joe Hall et le guitariste Orville Saunders. Annoncé sur le site du New Morning, le saxophoniste Allan Barnes est absent et non remplacé, créant un manque dans le son global du groupe, partiellement comblé par les solos inspirés du trompettiste Winston Byrd – aucune relation avec Donald, a priori – et du clavier Dave Robbins.

 

 
Joe Hall

 


Orville Saunders

 

Pas de surprise à attendre côté répertoire : après le Blackbyrd’s theme d’ouverture, les tubes sont là, de Walking in rhythm à Happy music en passant par Do it, fluid, parfois en version allongée, mais sans grandes différences avec les versions originales.

 


Winston Byrd

 


Dave Robbins

 

Si une certaine confusion semble régner sur scène, notamment entre les morceaux, l’ensemble sonne professionnel et le public, aux anges, ne se fait pas prier pour reprendre les refrains. Un entracte inattendu au bout d’à peine 40 minutes de show refroidit quelque peu les enthousiasmes, mais le groupe, propulsé par la section rythmique hyper précise Killgo-Hall, redémarre sans aucune difficulté, malgré les solos aussi confus que grandiloquents d’Orville Saunders. Bien que les parties vocales n’aient jamais été le point fort du groupe, le jeune chanteur Paul Spires (associé à la chanteuse Maya Shavone Thomas) se montre particulièrement remarquable, notamment lorsqu’il est, sur un seul titre hélas, le chanteur principal.

 


Paul Spires

 


Maya Shavone Thomas

 

Reste que, si on passe un bon moment, on peut regretter que le groupe ne s’implique pas plus dans des morceaux qu’il semble par moment plus réciter – avec compétence, certes – que vivre : on aimerait que les musiciens tentent de faire bouger, par des improvisations un peu plus audacieuses, le cadre parfois trop bien tenu de leur répertoire…

 Frédéric Adrian

Photos © Fouadoulicious

 


Keith Killgo