Le “off” de ce festival, animé par Cisco Herzhaft dès le 26 mars, rencontra un franc succès dans les divers établissements où l’artiste se produisit en solo. Avec un répertoire original électro-acoustique au sein duquel se mêlaient blues, ragtime, folk et boogie, Cisco Herzhaft n’eut aucune difficulté à captiver son auditoire, ajoutant une petite touche d’humour fort bien perçue par le public. Parmi les différents concerts, celui programmé au Hall Blues Club de Pélussin (42) le 2 avril affichait salle comble et les spectateurs ovationnèrent l’artiste.

Le 3 avril, Cisco Herzhaft se produisait cette fois-ci sous la formule quartet dans la salle du Foyer Laurent Bouvier à Salaise sur Sanne (38). Son répertoire, sensiblement similaire, prenait une toute autre couleur, moins intimiste et donc plus percutant grâce à l’apport d’une section rythmique efficace et la présence de Geneviève Dartevelle, brillante à l’harmonica.

Cisco Herzhaft

Geneviève Dartevelle

Dans un autre style, la seconde partie de soirée proposait le guitariste new-yorkais Chris Bergson, au jeu électrique agressif dans le bon sens du terme. Guitariste au tempérament généreux, n’hésitant pas à mouiller la chemise, Chris Bergson fait preuve également de belles qualités vocales qui surent séduire le public. Craig Dreyer, génial organiste-saxophoniste, épaula parfaitement son leader, évitant toute monotonie à ce set musclé et s’attirant la sympathie du public pour sa première venue en France. À noter que Bergson invita le guitariste Lorenzo Sanchez sur deux titres en fin de set.

Chris Bergson

Craig Dreyer

Le 4 avril, la soirée se conjuguait au féminin avec la dynamique Meredith Moore à la voix puissante officiant au sein de l’excellent groupe The Sugar Thieves ; ces “voleurs de sucre” américains en provenance directe du fin fond de l’Arizona. Leur blues roots mâtiné de country et d’une touche de rock’n’roll enthousiasma le public, d’autant que la prestation de Mickael Lander (guitare, chant) fut elle aussi des plus convaincantes.

Meredith Moore

Mickael Lander

Le son acidulé de la guitare d’Arthur Braitsch n’eut pas le même impact sur les amateurs de blues en seconde partie de soirée, en accompagnement de Gaby Moreno, chanteuse à la voix superbe dans un répertoire pop et souvent hispanisant. Si la prestation de la jeune et talentueuse artiste guatémaltèque se révéla de qualité, ce style musical se situe quant à lui en marge du blues.

Gaby Moreno

Arthur Braitsch

L’intermède musical entre chaque changement de plateau était assuré par le duo lyonnais  Fred Brousse (harmonica, guitare, chant) – Tomek Dziano (guitare, chant) dans un répertoire country blues très plaisant.

Le traditionnel concert de gospel du dimanche offrait l’occasion d’apprécier The Palata Singers, un quartet masculin qui débuta sa carrière au Congo dans les années 70 avant de s’installer en France au début des années 80, s’inspirant fortement du célèbre Golden Gate Quartet sur le plan des harmonies.

Bien que cette année le festival correspondait sur le calendrier au week-end de Pâques, les amateurs de blues surent répondre présent, toujours fidèles à cet évènement culturel majeur en Rhône-Alpes. Chapeau à Jackie Crouail et toute son équipe qui entretiennent avec passion la flamme du Blues depuis plus de trente ans à Salaise.

Texte et photos : Jean-Philippe Porcherot