Totale réussite pour ce vingt-huitième Festival de Jazz de Draguignan présenté par André Fanelli. Deux belles et pleines soirées sans le pensum d’une de ces interminables premières parties hors sujet que l’on doit subir dans certains festivals.

Vendredi, le blues est à l’honneur avec Otis Grand. Le mauvais rhume qui affecte ses oreilles et sa voix ne semble pas le gêner outre mesure et Otis s’impose dès la première note de guitare. Quel son, quelle attaque ! Et quelle énergie ! Le soutien est comme toujours impeccable avec le fidèle Guitar Ray. L’orchestre italien est renforcé par deux cuivres, les Anglais Baz Martin (saxo ténor) et Mike Peake (trompette). Otis nous fait d’abord voyager à travers les États-Unis, rendant hommage à Robert Johnson, John Lee Hooker, Muddy Waters,T-Bone Walker, Otis Rush et bien sûr B.B. King, avant une deuxième partie davantage tourné vers le rhythm and blues.

Otis Grand

Otis Grand, Gabriel Delepiane, Guitar Ray

Jazz, samedi, avec le Barcelona Jazz Orchestra, sous la direction de Dani Alonso. Réputé comme l’un des meilleurs big bands actuels, le BJO est en tout point remarquable : flamboyantes sections de cuivres, mise en place, arrangements, solistes, section rythmique… Jean-Pierre Derouard se révèle un excellent batteur de grand orchestre aussi swingant que solide, poussant sans surcharger, et capable d’exécuter un solo construit et plein d’humour. Si le piano est curieusement placé en retrait, derrière la section des anches, le pianiste, le trop méconnu Ignasi Terraza, est lui très présent, percutant et inventif. Invité du BJO, Jesse Davis, sax alto formé à l’école Ellis Marsalis, a fait ses classes avec Wynton Marsalis, Illinois Jacquet, Jay McShann, Clark Terry… Puissance, ampleur et belle sonorité, sens de la mélodie dans les balades, il est tout simplement impérial dans le blues.

Texte et photos : Brigitte Charvolin

Barcelona Jazz Orchestra

Dani Alonso et Jessie Davis

Jean-Pierre Derouard