La scène blues nantaise est riche et variée, avec plusieurs rencontres dans les deux premiers mois de l’année.

Le 20 janvier, ce fut le premier enregistrement en public de l’émission de radio Prun’ de Blues, diffusée tous les premiers mardis du mois sur Prun’ Radio (92 FM et webradio). Intitulée “Prun’ de Blues fait son Live”, la série s’est tenue dans les locaux du magasin Hurricane Music à Vertou et recevait ce soir-là N’Deye and the Three Generations Blues Band et Stagger Lee. Rhythm and blues et soul pour les premiers, bien servis par les solos de guitare de François Nicolleau et Laurent Marhic, avec des reprises de Ruth Brown ou Denise LaSalle, blues et soul pour les seconds, avec des emprunts à Little Walter, Eddie C. Campbell, Bobby Bland et consorts, la centaine de spectateurs présents en a eu pour son “non argent” puisque c’était gratuit. À noter que c’était le dernier concert de N’Deye avec les Three Generations puisque la chanteuse se consacre désormais à un nouveau répertoire avec Kévin Doublé. Chez Stagger Lee, Arnaud Fradin, avec son chant de qualité et ses admirables solos, est le leader charismatique autour duquel grandissent Thomas Troussier à l’harmonica et surtout Max Genouel à la deuxième guitare et au chant. Les deux groupes ont interprété plusieurs séries de morceaux entre lesquelles ils ont répondu aux questions des animateurs de l’émission, Francis Rateau, Rebecca Eskenazi et votre serviteur.

N’Deye and the Three Generations Blues Band

Stagger Lee

Le 28 janvier, Nina Attal se produisait en trio au Jam de la Chapelle-sur-Erdre. Avec batterie et claviers, dont un pour les basses, Nina, au chant et à la guitare, s’éloigne de plus en plus de la soul funky de ses débuts pour s’affirmer dans un univers personnel rock, qui plait à ses fans mais laisse l’amateur de blues sur sa faim. Celui-ci a cependant trouvé de quoi se rassasier avec la première partie de soirée assurée par le groupe nantais Colfax. Les cinq compères, deux guitares, un harmonica, une basse et une batterie, font parler leur expérience et leur culture pour livrer un solide set de blues classique qui puise dans l’avant-guerre, les années 50 et après. Ils viennent juste de compléter la sortie de leur premier disque par la publication d’un joli livre, conçu avec des artistes de Lorient au dessin et à la mise en page, retraçant un voyage blues à travers les États-Unis.

Nina Attal

Colfax

Le 11 février, les Pathfinders prenaient possession du Dynamo Café à Nantes. LilOu Hornecker au chant, Max Genouel à la guitare, Julien Dubois à la basse, Hugo Deviers à la batterie, c’est costaud, soudé par de nombreux concerts et tournées. LilOu projette une jolie image entre son physique menu et sa voix puissante, comme si celle-ci prenait les commandes de toute sa personne. Rock and roll, blues, soul, le répertoire est éclectique mais unifié par une vraie personnalité de groupe. Max Genouel peut du coup étaler toute sa palette à la guitare. Le public ne s’y trompe pas et danse avec enthousiasme.

LilOu Hornecker

Julien Dubois

Hugo Deviers

Max Genouel

Toujours au Dynamo Café, le 18 février, les Deluxe Presidents ont enchanté le public avec leur blues électrique de Chicago, période années 60, lorsqu’il était marqué par le style Westside et que la soul y faisait des incursions fréquentes. Le leader Fred Le Baron est très bon au chant, et aussi à la guitare où il apporte la touche Westside nerveuse. L’autre guitare est tenue par Sami Touré, plus mesuré mais avec un son chaleureux à se pâmer. Thomas Troussier est à l’harmonica pour un festival aussi bien en rythmique qu’en solo, dans le top français en amplifié. À la rythmique, Yann Renoul en est seulement à son deuxième concert avec le groupe à la basse mais il s’en sort solidement. À la batterie, Olivier Sueur est un briscard qui a tout compris de la sobriété et de l’efficacité. Espérons que le groupe fabrique prochainement un disque au niveau de ses concerts, ce qui l’aiderait à faire sa promotion car les cinq musiciens valent le détour !

Deluxe Presidents

Sami Touré

Thomas Troussier

Texte et photos : Christophe Mourot