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Brèves / 03.05.2016

Lonnie Mack, 1941-2016

Il laisse une empreinte dans les domaines du rock, du blues et de la country. Lonnie Mack s’est éteint le 21 avril 2016, un jour mal choisi pour mourir qui a également vu la disparition de la star planétaire Prince… Il avait soixante-quatorze ans et les circonstances de sa mort n’ont pas été révélées même si on le savait diminué depuis quelques années. Né Lonnie McIntosh le 18 juillet 1941 à West Harrison en Indiana, il apprend la guitare à l’âge de cinq ans avec sa mère et découvre divers styles musicaux que l’on écoute à l’époque dans les régions rurales à la radio, dont le gospel, le blues, le hillbilly, puis le rockabilly, R&B, la soul ou encore le bluegrass. Il peut ainsi développer ses capacités dans différents registres.


© : DR

En 1958, il se met sérieusement à la guitare électrique et acquiert le modèle dont il ne se séparera plus durant toute sa carrière, la Gibson Flying V. À cette époque, il a sans doute côtoyé le chanteur et guitariste de soul blues Robert Ward, qui lui aurait transmis cette sonorité aérienne, distordue et « fondue » qui le caractérise parfois. Après quelques singles à la fin des années 1950, il se produit avec un groupe régulier, puis il enregistre en 1963 le titre Memphis dérivé du Memphis, Tennessee de Chuck Berry, et l’instrumental Wham!. Lonnie Mack s’inscrit alors en précurseur du blues rock et rencontre un succès significatif, confirmé l’année suivante avec l’album « The Wham Of That Memphis Man! ». Son influence va s’exercer sur les meilleurs représentants du rock des années 1960.


© : Alligator

Lonnie Mack, qui est également un excellent chanteur au timbre soulful, comme nombre d’autres novateurs, n’obtient pourtant pas la reconnaissance que mériterait son talent, et sa carrière décline. À partir de 1968, le label californien Elektra met d’ailleurs l’accent sur les capacités vocales et Mack reprend ainsi des titres de Bobby Womack et Willie Dixon. Ensuite, on le retrouve en revanche cette fois à la guitare sur le « Morrison Hotel » des Doors (le solo sur le fameux Roadhouse blues, c’est lui). Mais s’il tourne beaucoup, il enregistre peu et se consacre davantage à la production, et les années 1970 le voient s’orienter vers la country. À la fin de la décennie, il fait la connaissance d’un jeune guitariste texan alors méconnu, Stevie Ray Vaughan. Et en 1985, il signe un vrai retour au blues rock avec SRV et un album enregistré pour Alligator, « Strike Like Lightning », sur lequel Mack démontre que ses aptitudes sont intactes. Il reste chez Alligator jusqu’en 1988, puis réapparaît chez Epic sans renouer avec la réussite de « Strike Like Lightning ». Mais Lonnie Mack est un instrumentiste respecté dont l’influence lui assure une dimension légendaire. Il a poursuivi sa carrière jusqu’en 2010, date à laquelle il a commencé à connaître des problèmes de santé.
Daniel Léon