5 novembre 2022.

Un New Morning complet, en configuration assise, pour le retour visiblement très attendu de Lizz Wright sur la scène du club, après ses passages ici en 2016 et 2018. La musicienne, née en Géorgie où elle chantait toute jeune le gospel dans l’église de son père, est maintenant basée à Chicago et elle nous revient avec “Holding Space”, un album enregistré live à Berlin qu’elle publie sur son propre label. 

Lizz Wright se présente entourée d’un groupe impeccable en configuration clairement électrique avec en particulier à la basse le Franco-Américain Ben Zwerin et à la guitare Adam Levy. Et dès le premier titre, Freedom, on comprend que c’est un groove chaleureux et efficace qui va envelopper la voix ample de la chanteuse. Celle-ci se situe donc volontairement dans un style gospel soul, vocalement puissant et retenu, un peu différent du registre souvent pop folk de ses albums. Lizz Wright enchaîne d’ailleurs avec un medley qui montre aussi sa volonté de laisser jouer ses musiciens, sa famille dit-elle, et en particulier l’organiste David Cook tout en sensibilité soul et le guitariste Adam Levy dans un registre proche de John Scofield. 

Les morceaux sont donc allongés pour le grand plaisir du public qui ne manque pas de manifester son admiration à cette chanteuse envoûtante. Milieu de concert plus ouvertement gospel, puis la surprise de la soirée avec une reprise de Old man de Neil Young (sur “Harvest”), présente sur son dernier album live. Et là, on est en Californie au début des seventies avec chœurs ensoleillés et un solo quasi psychédélique d’Adam Levy qui évoquent le Buffalo Springfield meilleure période. Quelle polyvalence, quelle facilité pour la chanteuse et son groupe, tellement à l’aise dans ce registre gospel soul qu’ils savent appliquer avec subtilité à cette reprise ! 

Un rappel seule a cappella, mais le public en veut plus, et c’est tout le groupe qui vient conclure cette soirée de très haut niveau.

Texte et photos : Éric Heintz