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Hommages / 21.02.2020

Little Al Thomas (1930-2020)

Né dans le South Side de Chicago en 1930, Albert “Little Al” Thomas ne tarde pas à se faire un nom dans les clubs locaux, au point de parvenir à faire la première partie de vedettes de passage comme Bobby Bland. Avec l’orchestre de Lacy Gibson puis de Johnny Drummer ou avec son propre Crazy House Band, il a ses habitudes dans les lieux nocturnes de son quartier de naissance, du Rosa’s au Lee’s Unleaded, mais, peut-être parce qu’il n’est “que” chanteur – dans un registre qui doit beaucoup à B.B. King – et n’a pas vraiment de répertoire personnel, il doit attendre d’être presque septuagénaire pour graver un premier album au titre programmatique, “South Side Story”, publié en 1999 par le très regretté label Cannonball. Bien accueilli, le disque lui permet de tourner en Europe, et son concert de 2000 à Lucerne fait l’objet d’un album live très réussi publié en 2002, “In The House”.

Thomas retourne ensuite à l’anonymat relatif des clubs du South Side, à peine interrompu par quelques prestations festivalières. En dehors d’une brève apparition sur l’album live de Little Arthur Duncan paru sur Delmark en 2007, il faut attendre 2010 pour l’entendre à nouveau sur disque pour l’album “Not My Warden”. Si la notoriété lui a échappé – faute peut-être d’une personnalité artistique vraiment marquante – et s’il n’a pu vivre pleinement de sa musique (il a longtemps travaillé pour les usines sidérurgiques de la ville), Little Al Thomas fait partie de ceux qui ont fait vivre, indépendamment des modes et des “booms”, le blues de et à Chicago.

Texte : Frédéric Adrian
Photo : Chicago, 2012. © Brigitte Charvolin

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