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Live reports / 19.12.2019

Let’s Get Together, Electric Soul, New Morning, Paris

14 décembre 2019.

« I want to thank you for lettin’ me be myself, again. » : toute la troupe de Lisa Spada s’est mêlée au public et prolonge avec lui a cappella le classique fédérateur de la Family Stone. Le cœur gonflé de bonnes vibrations, le New Morning est tout sourire, il vient une nouvelle fois d’accueillir une soirée Let’s Get Together. 

Et donc de vivre de véritables moments de plaisir partagé. Car, comme on vous le disait il y a trois mois à l’occasion d’une édition spéciale Aretha, la grande force de cette réunion soul, au-delà de sa qualité musicale, c’est sa manière de carburer à l’énergie solaire, de puiser son élan dans une complicité rayonnante. Le genre d’attitude face à laquelle s’évaporent ces deux heures de “transport” qui nous ont fait louper tout le premier set (à peine eu le temps de grappiller quelques mesures bien envoyées du Be here de Raphael Saadiq et D’Angelo). 

Pas de groove neo soul en seconde partie de soirée mais une thématique électrisante bien respectée. À commencer par cet implacable Freddie’s dead servi tight par un groupe qui emboîte le pas des quatre cordes bondissantes Juan Rozoff. Ils ne sont pour l’instant “que” dix (dont deux cuivres, deux anches, deux claviers et deux guitares) pour nous rappeler les bienfaits du funk façon Curtis Mayfield. Et quand les huit chanteurs et chanteuses viennent peupler la forêt de micros, on bascule sur le parterre brûlant d’une église afro-américaine. Pas tous les jours qu’on entend revisiter le Right on be free des Voices Of East Harlem, ici pris à bras le corps par la puncheuse Kissia San, entourée donc d’un retentissant chœur à sept voix. Driss Farrio prend ensuite les rênes d’un medley James Brown chaud bouillant, lancé par le groove monstre de The big payback qui, avant de glisser vers Get up offa that thing, Soul power et Funky good time, donne lieu à de sacrés coups de gorge et à de méchantes salves de cuivres. 

Prince succède au Godfather par l’entremise d’un Juan Rozoff toujours survolté, jusqu’à un The cross qui calme le jeu en dévoilant l’intense délicatesse du phrasé de Brice Pihan. Changement de registre quand Agyei Osei empoigne With a little help from my friends en mode arrache-cœur, classique taillé sur mesure pour goûter à l’atout phare du projet, ce large chœur qui bât haut et fort sous l’impulsion d’une patronne qui mise brillamment sur le collectif. Une Lisa Spada qui conclut en terrain churchy propice au soulclapping via un Breakthrough (du Millennium Celebration Choir) enflammé, joyeusement repris par une salle remplie et investie. Et qui fera donc revenir tout ce beau monde pour cette tranche de Sly Stone qui aurait tout aussi bien pu s’appeler It’s a family affair

Lisa Spada
Kissia San, Brice Pihan
Driss Farrio
Driss Farrio
Brice Pihan, Agyei Osei
Agyei Osei
Brice Pihan
Brice Pihan
Kissia San, Brice Pihan, Opé Smith
Jérôme Cornélis, Laurent Avenard, David Lamy
David Lamy
Driss Farrio, Karl The Voice, Agyei Osei, Kissia San, Brice Pihan
Lisa Spada, Kissia San, Agyei Osei, Hamza Touré
Karl The Voice, Lisa Spada, Kissia San, Agyei Osei
Karl The Voice, Lisa Spada, Brice Pihan

Texte : Nicolas Teurnier
Photos © Cindy Voitus

Line-up : 
Lisa Spada, Kissia San, Connie Bidouzo, Opé Smith, Driss Farrio, Agyei Osei, Brice Pihan, Karl The Voice (chant), Juan Rozoff (basse, chant), David Lamy (batterie), Laurent Avenard, Jérôme Cornélis (guitares), Corentin Pujol, Damien Cornélis (claviers), Hamza Touré (saxophone ténor), Yann Jankielewicz (saxophone baryton), Gilles Garin (trompette), Philippe Cortez (trombone).

Agyei OseiBrice PihanCindy VoitusConnie BidouzoDriss FarrioKarl The VoiceKissia SanLet's Get TogetherLisa Spadalive in ParisNicolas TeurnierOpé Smithsoul