On peut l’écrire sans craindre de se tromper, cette information occulte aujourd’hui toutes les autres dès lors que l’on s’intéresse de près ou de loin à la musique : à soixante-quinze ans Bob Dylan vient d’obtenir le prix Nobel de littérature. Il y aura certes toujours quelques pisse-vinaigre pour crier à la manipulation, pour décréter qu’il s’agit là d’une dérive de la prestigieuse institution et/ou pour asséner que Dylan n’a pratiquement rien publié dans le sens « papier » du terme. Mais confondre support et vecteur appartient à l’arsenal des esprits les plus étroits. Et ne manquons surtout pas l’occasion de nous réjouir de voir un pan essentiel de l’expression culturelle populaire ainsi récompensé. Contrairement à ce que les médias dits « grands » ne cessent de seriner depuis la diffusion de la nouvelle, on se gardera de parler de surprise en la circonstance : cela fait en effet bien vingt ans que le « Zim » est pressenti pour le Nobel. Justice est donc rendue pour un des artistes les plus influents de son temps. Et merci monsieur Dylan.
Daniel Léon