;
Brèves / 23.12.2012

Inez Andrews, 1929-2012

Avec le décès d’Inez Andrews qui est donc survenu le 19 décembre 2012, c’est une voix majeure de l’histoire du gospel qui s’éteint. Née le 14 avril 1929 à Birmingham, dans l’Alabama, elle mène la plus grande partie de sa carrière à Chicago. Elle y est appelée à partir de 1957 par Albertina Walker et Dorothy Norwood pour les rejoindre au sein des Caravans. Jusqu’en 1962, c’est sa voix, en alternance avec celle de Shirley Caesar, qui porte les succès du groupe enregistrés pour Savoy (Your friend, He won’t deny me, I’m tired yet, I’m willing…). Seule une compilation (“The Best Of  The Caravans”, Savoy SCD 7012) documente en CD les enregistrements de l’époque. Elle rejoindra brièvement le groupe en 1967, puis participera en 2006 à l’album de réunion “Paved The Way”, paru chez Malaco.

À partir de 1962, elle s’engage dans une carrière solo prolifique qui dure jusqu’aux années 1990, avec des disques pour Song Bird – le label gospel de Don Robey, patron de Duke-Peacock –, ABC, Jewel, Savoy… Elle décroche même un succès dans les hits parades R&B en 1973 avec  Lord don’t move no mountain. Contralto solide voire rugueuse, dotée d’un registre exceptionnel, elle s’adapte sans difficulté aux évolutions musicales : ses albums (hélas non réédités) des années 1970, gravés pour ABC avec le producteur Gene Barge, se teintent largement de soul, voire de funk, et proposent un répertoire qui, dans la foulée des Staple Singers, s’ouvre aux chansons « sociales ». Également auteur, elle a écrit une partie de son répertoire en solo et avec les Caravans. Ses chansons ont été reprises par d’autres artistes comme les Mighty Clouds of Joy (I’m glad about it). Très influente – Aretha Franklin reprend son arrangement de Mary don’t you weep pour sa propre version de 1972 –, admirée de ses collègues (elle a chanté aux funérailles de Koko Taylor selon le vœu de cette dernière), elle était une des figures fondatrices de la scène gospel de Chicago.
Frédéric Adrian.
Notre photo en ouverture la montre au Jazz Fest de La Nouvelle-Orléans, 1995. © : Jacques Périn.