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Brèves / 14.02.2012

Ils nous quittent

Ces dernières semaines sont malheureusement marquées par la disparition de plusieurs artistes représentant les musiques que nous aimons.

– Le bassiste Henry Eric Davis (deuxième en haut à partir de la gauche sur notre photo) est mort le 18 janvier à Los Angeles (Californie), à l’âge de 63 ans. Né le 22 novembre 1948, il rejoint en 1970 L. T. D., le fameux groupe funk et R&B fondé deux ans plus tôt. Suivant d’autres musiciens qui choisissent de quitter la formation à partir de 1980, Davis entame une carrière solo, et comme nous le rappelle notre ami et collaborateur Frédéric Adrian, « il avait participé à de nombreuses séances pour Smokey Robinson, Marvin Gaye, Diana Ross (Love hangover, c’est lui) et toutes sortes d’artistes Motown, mais aussi pour Albert King, Freddie King, Herbie Hancock… »

– David Peaston, né le 13 mars 1957 à Saint-Louis (Missouri) et mort le 1er février dans la même ville à seulement 54 ans des suites du diabète, était un chanteur de gospel, soul et R&B. Il grandit dans une famille de musiciens, sa mère Martha Bass faisant partie durant un an des Clara Ward Singers, sa sœur n’étant autre que la célèbre Fontella Bass, dont la carrière s’étend sur près d’un demi-siècle. Après avoir d’abord exercé comme enseignant, Peaston se lance progressivement dans la chanson et obtient en 1989 un beau succès dès son premier titre, Two wrongs (Don’t make it right), qui grimpe à la troisième place des charts R&B, l’album dont il est tiré (« Introducing… David Peaston ») atteignant la septième. Après deux autres disques dont un de gospel avec sa mère sa sœur, il a de plus en plus de mal à poursuivre sa carrière à cause de sa maladie (il sera amputé des jambes), gravant toutefois un CD en 2006.

– On nous signale également le décès du claviériste Michael « Andre » Lewis, à propos duquel nous manquons toutefois d’éléments biographiques. Il est issu d’une famille musicale puisque son père aurait accompagné Count Basie, Fats Domino, Etta James et Preston Love. Après s’être intéressé au jazz, par l’entremise de son ami d’enfance Buddy Miles, il se rapproche du monde de la pop, apparaissant aux côtés des Who, de Jimi Hendrix, de Frank Zappa, de Leon Russell… Plus proche de notre sphère, il travaille avec Sly and the Family Stone, Earth Wind and Fire et surtout Johnny « Guitar » Watson. Au milieu des années 1970, il est employé par la Motown, faisant évoluer le son maison en utilisant de plus en en plus les synthétiseurs, ce qui lui permet de produire des artistes comme Diana Ross et Marvin Gaye. Il enregistre parallèlement sous le nom de Mandré d’aventureux albums soul-funk gorgés de sons synthétiques. Installé en Allemagne à partir de la fin des années 1980, il semblait revenir vers le rock et la pop music, sans toutefois oublier ses racines musicales que sont le gospel et le blues (tournée avec Ike Turner).

– La dernière disparition dont il est question ici ne peut vous avoir échappé tant elle a été relayée dans les médias : la chanteuse Whitney Houston a été retrouvée morte ce samedi 11 février dans une chambre d’hôtel à Berverly Hills (Californie), et les circonstances exactes de son décès restent pour l’heure inexpliquées. Ägée de 48 ans, Whitney Houston avait vu le jour le 9 août 1963 à Newark dans le New Jersey, et en tant que fille de Cissy Houston et nièce de Dionne Warwick, elle ne pouvait guère qu’embrasser la carrière de chanteuse… Dotée d’une voix assez rare, elle semblait destinée à devenir une grande du R&B et de la soul. Son premier disque en 1985, « Whitney Houston », s’accompagne d’ailleurs d’un succès considérable, mais la chanteuse prendra d’autres directions, et ce qu’elle fera appartient plus à la pop music qu’aux musiques qui nous intéressent au premier chef. Ce qui ne nous empêche pas de déplorer la mort de cette belle artiste, qui n’a quand même pas vendu plus de 170 millions d‘albums complètement par hasard…