Hommages aux artistes et personnalités disparus ces derniers mois. 

Skip Mahoney (19??-2020)
Figure de la scène soul de Washington DC et des environs à partir du milieu des années 1960, les Casuals, emmenés par Skip Mahoney, n’ont jamais réussi à étendre leur notoriété au niveau national, malgré la qualité de leurs enregistrements. Formé au milieu des années 1960 par Mahoney avec des camarades de lycée, le groupe – rebaptisé Skip Mahoney & the Casuals – doit attendre le début des années 1970 pour faire ses débuts sur disque, après de nombreux changements de personnel, avec un premier single et un premier album publié par DC International Records, Inc.

Your funny moods, paru en 1974, permet au groupe d’entrer dans le hit-parade pop de Billboard, mais l’accent mis sur Mahoney mécontente les autres membres. C’est avec un line-up différent que le groupe publie sur Abet “Land Of Love”, dont deux extraits apparaissent brièvement dans le classement R&B. La fin de l’activité du label marque aussi celle du groupe, qui se reforme à la fin des années 1990 et reste actif sur le circuit de la nostalgie jusqu’au décès de Mahoney.

Entre temps, Mahoney a mené une carrière solo discrète, marquée par le tube disco Janice (Don’t be so blind to love), publié sur Salsoul. Les deux albums du groupe parus dans les années 1970 ont été regroupés sur un CD en 1995, évidemment épuisé mais qui reste la seule réédition dans ce format de ses enregistrements. 
Photo : Skip Mahoney (assis) & the Casuals © DR

Mickey Atkins (1948-2020)
Actif dès la fin des années 1960 sur la scène de Détroit, il fait partie du groupe de Bettye LaVette quand il est débauché par George Clinton pour rejoindre les accompagnateurs de son ensemble vocal The Parliaments. Quand des contraintes juridiques interdisent à Clinton d’utiliser ce nom, Atkins fait partie des membres fondateurs du nouvel ensemble, baptisé Funkadelic, et il apparaît sur le premier album éponyme. L’arrivée de Bernie Worrell signale la fin de son séjour dans la galaxie Clinton, mais il poursuit ensuite une carrière d’accompagnateur qui le voit jouer derrière différents artistes, parmi lesquels les Floaters et les Blue Notes d’Harold Melvin.

Félix Rouè Doudou Boicel (1938-2020)
Originaire de Guyane, installé à Montréal en 1970, Doudou Boicel a joué un rôle majeur dans la scène artistique québécoise à partir du milieu des années 1970 grâce à son club, le Rising Sun, et à son éphémère déclinaison festivalière, le Rising Sun Festijazz. Plusieurs concerts organisés dans le club ou à l’occasion du festival ont fait l’objet de disques parus sur le label Justin Time, reprenant notamment des prestations de Muddy Waters, Big Mama Thornton, Lightnin’ Hopkins, Taj Mahal, John Lee Hooker, Louisiana Red, Nina Simone et Esther Phillips.

Jacques Boni (1939-2020)
Personnalité des nuits parisiennes – il fonde notamment le Polly Maggoo à la fin des années 1960 –, Jacques Boni reprend en 1977 la gestion des Trois Mailletz. En déshérence depuis plusieurs années, il redynamise le club, qui accueille régulièrement des artistes afro-américains comme Spanky Wilson, Linda Lee Hopkins ou LaVelle, avant de se réorienter vers la chanson française. En l’accueillant dans son club, il a largement accompagné le séjour parisien de Nina Simone au début des années 1980. 

James Mays (19??-2020)
Membre fondateur des Van Dykes, il participe à l’ensemble de leurs tubes pour Mala (No man is an island, Save my love for a rainy day…), ainsi qu’à leur reformation au milieu des années 1980. À la séparation du groupe à la fin des années 1960, il forme avec son collègue des Van Dykes Wenzon Moseley les Majestics, responsables du classique funk Funky chick. Les faces Mala des Van Dykes ont été compilées par Sundazed sous le titre “Tellin’ It Like It Is: Mala Sessions”. 

Kenny Rogers (1938-2020)
Légende de la country, ses chansons ont été reprises côté soul par Lou Rawls, Bettye LaVette, Millie Jackson et Lionel Richie entre autres.

Textes : Frédéric Adrian