Foule des grands soirs et excitation palpable au New Morning pour accueillir le groupe formé par les fils de l’ancien trompettiste de Sun Ra, Phil Cohran. Par rapport aux visites antérieures du collectif, le line-up a changé, avec la disparition du soubassophone et l’ajout d’une basse et d’un percussionniste.

Pas de changement en tout cas du côté de la direction musicale : le groupe est toujours une remarquable machine à danser, empruntant aussi bien au jazz qu’au hip-hop et mêlant, à la façon d’un Sun Ra, la rigueur d’arrangements de cuivres dignes des meilleurs big bands et des improvisations déjantées auxquelles s’ajoute régulièrement le flow très old school des différents membres du groupe.

Dommage cependant que les enchaînements entre les morceaux soient si longs et que le côté “ambianceur” du groupe, à l’efficacité avéré, prenne par moments – un concours de limbo, plusieurs lancers de CD gratuits – le pas sur la musique. Dommage aussi que le groupe, qui n’a pas lésiné sur l’autopromotion pendant le concert, oublie le rappel pour se rendre, dès la dernière note jouée, sur le stand de merchandising.

Reste néanmoins que, dans le genre, on ne connaît pas beaucoup d’autres orchestres capables de combiner avec autant de naturel ancrage dans les fondamentaux des musiques afro-américaines et sensibilité aux sons urbains contemporains.

Frédéric Adrian
Photos © Fouadoulicious