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Chroniques / 22.05.2024

Deep Ellum And Central Track

J’entendis parler pour la première fois de ce quartier “louche” de Dallas en 1970 quand le label Charly excita nos oreilles avec quantités d’inédits Sun, dont la version country-boogie de 1956-57 de Jerry Lee Lewis Deep Elem blues (sic) nous mettant en garde contre ses femmes et où il fallait « …fourrer son argent dans ses chaussettes… ». Je fus diablement intrigué. C’est le spécialiste-résident de Dallas, Alan Govenar et son alter ego Jay Brakefield , qui lui consacreront l’étude la plus complète avec une toute première édition universitaire (North Texas Press, 1998) sous-titrée “Where the Black and White Worlds of Dallas Converged”, devenue en 2013 “The Other Side Of Dallas” et désormais “When Cultures Converged”.

Si aujourd’hui le quartier s’est réinventé branché et a reçu (en 2020) le titre de “district culturel”, ce livre vous plongera dans un univers de ségrégation afro-américaine, d’immigrants juifs et d’Europe centrale, de Mexicains, de “petits” commerçants, de l’arrivée du train… Chacun apportant et transportant sa culture et ses pratiques musicales, se traduisant en un riche hochepot de blues (Blind Lemon Jefferson) de jazzy blues (T-Bone Walker) et de western swing. D’ailleurs, le morceau Deep Elm blues (sic)fut créé en 1933 par les Lone Star Cowboys, lesquels l’avaient déjà “emprunté” aux Georgia Crackers (1927).

Abondamment illustré, détaillé jusqu’à des références discographiques, des notes informatives… L’ouvrage est d’une relecture (assez facile) constante tant sa documentation nous décrit une civilisation américaine vivifiante et hors clichés.

André Hobus

Deep Ellum And Central Track – Where Cultures Converged
Par Alan Govenar et Jay Brakefield
La Reunion Publishing, Dallas, 370 pages, anglais, 33 €.

Deep Ellum And Central Tracklivre