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Brèves / 29.05.2008

Décès de Jimmy McGriff

Nous apprenons le décès, à 72 ans, de Jimmy McGriff, qui était l’un des derniers représentants des grands spécialistes de l’orgue Hammond apparus dans la mouvance de Jimmy Smith à la fin des années 1950. Souffrant de sclérose en plaques depuis de nombreuses années, il a succombé à un arrêt cardiaque le 24 mai.
Né en Pennsylvanie dans une famille de musiciens, James Harrell McGriff avait joué de divers instruments (piano, vibraphone, batterie, saxophone, basse) avant de se consacrer à l’orgue, aidé en cela par un autre disciple de Jimmy Smith, Richard « Groove » Holmes (en compagnie duquel il devait graver plusieurs albums dans les années 1970).
En 1962, Jimmy McGriff enregistre pour un petit label, Jell, une version du « tube » de Ray Charles I got a woman qui obtient un tel succès que son contrat sera racheté par la marque new-yorkaise Sue de Juggy Murray. Le 45-tours Sue atteindra la 5ème place R&B et la 20ème Pop dans les classements du magazine Billboard. D’autres incursions dans le Top 100 suivront : All about my girl (1963), Kiko (1964), The worm (1968), inaugurant une carrière extrêmement prolifique qui connaitra peu de baisses de régime sur le plan qualitatif.
Jimmy McGriff, qui a bénéficié de la présence à la guitare de Mel Brown sur deux de ses albums parmi les plus remarquables (« The Starting Five » et « The Dream Team »), se définissait lui-même comme un « organiste de blues » plutôt que comme un jazzman. Il l’a amplement prouvé tout au long de sa carrière, et notamment en enregistrant deux albums avec Junior Parker et un avec Albert Collins. L’autre élément qui imprègne toute la musique de cet ancien organiste de l’Eastern Star Baptist Church de Philadelphie était naturellement le gospel. Il en donnait un bel exemple en 1990 dans le CD « Tramaine Hawkins Live ». (Joël Dufour)