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Brèves / 17.09.2007

Bobby Byrd

« Soul brother n° one-and-a-half », c’est ainsi que Fred Wesley parlait de Bobby Byrd. Chanteur, clavier, auteur, arrangeur, fidèle second, la carrière de Byrd est indissociable de celle de son ancien patron, James Brown.
Né le 15 août 1934 à Toccoa en Géorgie, Byrd s’impose dès son adolescence comme une vedette de la scène gospel locale et forme son premier groupe séculier, les Avons. C’est sa rencontre avec un certain « Music Box », hébergé à l’époque par le pénitencier local, qui changera sa vie : fasciné par la voix et le charisme de Brown, Byrd s’emploie à le faire libérer et l’intègre à son propre groupe. La légende veut d’ailleurs que ce soit son intérêt pour la sœur de Byrd qui poussera Brown à intégrer le groupe qui deviendra par la suite les Flames, puis, lors de la parution de Please please please, le premier single du groupe (dont Byrd cosigne la face B), James Brown with the Famous Flames. Jusqu’en 1973, et malgré quelques interruptions, Byrd est le plus proche collaborateur de Brown : c’est lui qui ouvre ses spectacles, qui chante avec lui – sur Can’t be the same, dès 1956, Sex machine, Talkin’ loud and sayin’ nothing, par exemple –, qui écrit avec ou pour lui, parfois, selon ses dires, sans être crédité (son nom apparaît néanmoins sous de nombreux classiques du Godfather, tels que Lost someone, Licking Stick ou Sex machine).
Le nom de Byrd fait pour la première fois son apparition dans les classements en 1964 avec Baby, baby, baby, un duo avec Anna King. Jusqu’au milieu des années 70, ses enregistrements, souvent réalisés avec les musiciens de Brown et en présence du patron aux chœurs ou à l’orgue, constituent le complément idéal des chefs d’œuvre browniens de l’époque : I know you got soul, I need help (I can’t do it alone) ou If you don’t work you can’t eat sont d’irrésistibles brûlots funk, tandis que la voix chaude de Byrd épouse celle de Brown sur You’ve got to change your mind. Parue en 1995 sur Polygram, l’anthologie « Bobby Byrd Got Soul » retrace parfaitement cette période. Après son départ de l’orchestre, il continue à enregistrer et à tourner, souvent avec son épouse, la chanteuse Vicki Anderson, sans que son public dépasse celui des nostalgiques. Malgré quelques commentaires peu amènes sur les conceptions managériales de Brown, les deux anciens complices resteront liés jusqu’au bout : un dernier duo figure sur l’album posthume de Brown (publié par Henry Stone) et c’est à l’occasion de son enterrement que Byrd a fait sa dernière apparition publique.
(Frédéric Adrian)