8 novembre 2019.

Fort d’un bel album paru au début de l’été dernier, le groupe d’Austin était attendu à Paris par un public compact et attentif. Les Black Pumas sur scène, c’est un septette soudé emmené par l’énergie féline d’Eric Burton, chanteur investi, en nage dans son perfecto et qui enfilera plus d’une fois sa Telecaster pour compléter la palette déjà bien fournie de l’autre patron, Adrian Quesada. Le touché agile et le sens de l’à-propos de ce dernier, naturellement à l’aise pour mettre en valeur un répertoire qu’il a coécrit et s’octroyer quelques décharges foudroyantes, sont de précieux atouts dans la main de la formation. 

Burton endosse lui des habits de soulman avec une envie débordante. Son chant a un peu de mal à se projeter quand le tempo ralenti et manque un peu de relâchement quand tout s’emballe, mais si la première partie du set peine à vraiment convaincre c’est aussi faute à une setlist qui attend un bon moment avant d’entrer dans l’album. Old man s’en charge mais c’est Know you better qui fait monter le niveau d’un cran. Et puis l’excellent Black moon rising permet à la troupe texane de déployer pleinement son étendard soul funk bien vibrant.

Dommage que la sono sous-expose les deux choristes, leur apport aurait pu permettre à l’ensemble de tendre davantage vers les arrangements fleuris et inspirés du disque. L’approche plus frontale logiquement privilégiée sur scène génère néanmoins de beaux moments, mais les meilleurs d’entre eux sont sans surprise dus aux titres les plus marquants de “Black Pumas”, comme October 33 et surtout le saisissant Colors. À signaler également une reprise bien menée du Ain’t no love in the heart of the city de Bobby Bland et une vive incartade rock(‘n’ roll) avec un titre hommage nommé Etta James. Les Pumas connaissent leurs classiques. 

Texte : Nicolas Teurnier
Photos © J-M Rock’n’Blues
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