Public nombreux et attentif, mêlant récents convertis et admirateurs historiques, pour accueillir Bettye  LaVette au Café de la Danse, moins d’un an après son passage estival au Cabaret sauvage.

C’est le Lyonnais John Milk, dont le premier album sortira prochainement, qui assure la première partie, accompagné d’un groupe au sein duquel on retrouve à la guitare l’activiste multi-pseudonymisé Bruno “Patchworks” Hovart. Malgré l’évident professionnalisme de chacun, le résultat est plutôt décevant, à cause d’un répertoire peu avare en clichés et d’un chant peu convaincant, surtout lors d’imprudentes sorties en falsetto.

Bruno Hovart et John Milk

Le temps d’un court entracte et Bettye LaVette déboule au son du titre d’ouverture de son dernier disque, Unbelievable. Comme à chaque nouvel album, le show est totalement renouvelé. Cette fois-ci, Bettye a décidé – parce qu’elle « aime beaucoup le disque », nous dit-elle – d’interpréter en entier “Worthy”, et c’est donc le répertoire de cet album qui constitue la majeure partie du programme de la soirée.

Bettye LaVette

Assise la plupart du temps – sauf quelques pas de danse sur les morceaux les plus rapides –, Bettye présente chacun des morceaux à sa façon et en donne des interprétations proches de celles du disque, même si sa présence apporte un frisson supplémentaire à des titres comme Where a life goes et  Between you and me and the wall, you're a fool. L’enchaînement de titres lents aurait pu être fatal à un interprète moindre que miss LaVette, mais sa maîtrise vocale et son expressivité lui permettent d’ajouter une vie propre même aux morceaux les plus dépressifs. À cela s’ajoute son tempérament bien connu, dont le responsable des lumières fera les frais jusqu’à ce qu’il accepte de suivre ses consignes ! Heureusement, elle ne manque pas d’humour, et n’hésite pas à taquiner le public quand il échoue à reconnaître les chansons qu’elle interprète.

Alan Hill et Bettye LaVette

Brett Lucas

Les onze titres de l’album interprétés, Bettye quitte la scène quelques instants avant de revenir et de demander au public ce qu’il souhaite entendre. Deux titres plus anciens, l’obscur Almost et le classique Let me down easy seront demandés et obtenus, avant un final sur l’autobiographique Before the money came.

Frédéric Adrian
Photos © JM Rock'n'Blues