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Live reports / 08.09.2022

Barrence Whitfield & The Savages, Point Éphémère, Paris 

21 juillet 2022.

La moyenne d’âge d’un Point Éphémère bien rempli en cette soirée bien chaude de juillet ne laisse que peu de doute sur le public du combo en provenance de Boston. Une “fan base” qu’on devine de la première heure, du début des années 1980, quand le shouteur de rhythm and blues Barrence Whitfield s’acoquinait avec la crème du rock garage local.

Régulièrement présents sur les scène européennes, Barrence Whitfield & The Savages valent amplement le déplacement pour qui aime à voir et entendre un bon shot de rock ’n’ roll. Riffs de sax hurleur et volontairement saturé, guitares affûtées et galvanisantes comme celles du punk et du rock garage peuvent l’être parfois, simples et directes. Ajoutez à cela un couple basse-batterie qui empêche les sorties de route, et le charismatique Whitfield en front de scène qui malgré les années chante (et shout) avec une énergie sincère et communicative, et c’est le ticket – de concert – gagnant !

Shout! Shout! Shout!

Sans trop de surprises, le set d’une grosse heure et demie est malgré tout bien fourni. Tout d’abord le bagout de Whitfield qui parle beaucoup entre deux cris tout en faisant le show sur certains titres évocateurs (Pain, Sad about it). Les intros catchy du guitariste Peter Greenberg, les chorus d’un sax ténor solo qui tient bien mieux la route que certaines sections de cuivres au complet. Et enfin ces compos maison indissociables des Savages (Bloody Mary, Walking with Barrence...) couplés à quelques reprises bien en phase avec l’esprit de ce groupe de R&B brut. À l’image de ce Ramblin Rose de Ted Taylor dont les Bostoniens donnent ce soir une version rageuse et malgré tout beaucoup plus fidèle à l’original que celle plus connue et hachée menu de MC5.

Hot! Hot! Hot!

Température digne d’un sauna dans ce Point Éphémère brut de décoffrage (et de déco tout court). Ce qui n’empêchera pas un rappel demandé bruyamment par un public bien motivé. Mon acolyte du soir écarquille les yeux en voyant revenir la danseuse des Wave Chargers (le groupe qui a assuré  la première partie) dans sa tenue digne d’une Tina Turner (période Ike)… Et le groupe de conclure avec le bien nommé Miss shake it. Ça va de soi ! Après deux étés de vaches maigres et de commentaires de détracteurs jaloux qui affirment qu’on s’ennuie l’été dans la capitale, Paris a enfin retrouvé ses touristes ET son rock ’n’ roll sauvage. 

Texte : Julien D.