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Brèves / 03.02.2010

Un humaniste militant s’en va

Mort le 27 janvier dernier à 88 ans, Howard Zinn n’était ni Noir, ni musicien de blues, ni propriétaire de label ou promoteur. Né le 24 août 1922 à Brooklyn, professeur, historien, politologue et écrivain, Zinn a pourtant joué un rôle majeur par son engagement en faveur des droits civiques des Noirs aux États-Unis et de la non-violence. En 1945, il participe au bombardement de la ville française de Royan (Charente-Maritime), les Américains employant du napalm contre les Allemands. Cet événement le dégoûte et il décide de se positionner fermement contre les conflits armés, et durant la guerre du Viêt Nam, il s’élèvera contre la politique de son pays, faisant en 1968 des révélations qui ébranleront le gouvernement en place. Entre-temps, en 1956, il prend la direction du département d’histoire et de sciences sociales d’une université d’étudiantes afro-américaines à Atlanta (Georgie). Dès lors, il ne cesse de militer activement pour les droits civiques et contre la ségrégation raciale, n’hésitant pas à s’en prendre à John Fitzgerald Kennedy, qu’il juge trop frileux quand il s’agit de faire appliquer la loi, notamment dans les états du Sud. Jusqu’à la fin, il ne cesse de lutter en faveur des causes qu’il défend et il nous laisse une vingtaine d’ouvrages. Parmi ceux-ci, Une histoire populaire des États-Unis, publié en 1980, va faire date. Car cette histoire-là n’est pas celle lue traditionnellement dans les livres consacrés au même thème : elle bouscule les convenances, s’arrête sans complaisance sur l’esclavage, le racisme et la ségrégation, pour ne citer que les sujets liés à notre spectre. C’est donc le moment ou jamais de la lire ou de la relire, d’autant qu’elle a été traduite en français (Agone, 2003). Tout comme ce grand monsieur qu’était Howard Zinn mérite bien qu’on lui rende un dernier hommage en visitant son site : http://howardzinn.org
Daniel Léon