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Live reports / 13.01.2017

Tony Momrelle

« …luckily, we are here! » Comme il le raconte sur le groove de A million ways, Momrelle et ses musiciens ont bravé les éléments (retard de train, annulation d'un vol d'avion) pour finalement se retrouver au complet sur la scène du prestigieux New Morning. Et quel regret nous aurions eu de ne pas pouvoir assister à cette leçon de soul dispensée par l'un des chanteurs les plus prometteurs du moment, protégé de Sade, Whitney Houston ou Gloria Estefan et voix lead du groupe d'acid jazz Incognito.

Le temps d'une introduction jazz-funk instrumentale, les musiciens se mettent d'emblée le public dans la poche et installent le tapis rouge pour la star du soir. Momrelle entame son premier set avec l'entraînant et jovial Come and get it, issu de son premier album “Keep Pushing” qu'il vient de republier en version “Deluxe”. Il poursuit d'ailleurs avec une sélection de titres de ce bel album qui prend encore plus de sens et de force en live. Momrelle se sent à l'aise, comme chez lui sur cette scène à moins que ce soit ses années d'expérience qui lui permettent d'installer un climat de chaleur et d'intimité. L'univers de Momrelle est à mi-chemin entre la soul de Stevie Wonder et Donny Hathaway et le jazz-funk d'Incognito avec une touche gospel, la musique qu'il cultive depuis sa tendre enfance.

 

 


Emiliano Pari, Christian Mendoza, Alessio Barelli, Julian Crampton, Tony Momrelle

 

Le premier set se déroule sans baisse de régime, tout en délicatesse mais avec une énergie en totale cohérence avec le sourire communicateur de Momrelle. Son groupe fonctionne comme une machine bien huilée à l'image d'Emiliano Pari qui nous a offert un sublime solo de Fender Rhodes sur All I need dans la pure tradition jazz-funk, ou du guitariste mexicain Christian Mendoza dont c'était le premier concert avec Momrelle. À noter que ces deux exceptionnels musiciens sont aussi de formidables choristes sur lesquels Momrelle peut aisément s'appuyer.

Après une courte pause, le groupe revient sans Momrelle et entame le second set avec l'intro instrumentale de Southern girl de Maze pour le grand plaisir des connaisseurs. On reprend la même vitesse de croisière jusqu'à ce que les musiciens quittent la scène pour laisser Pari et Momrelle interpréter la déchirante ballade Remember en piano-voix. Le public est sans voix devant l'impressionnante palette de couleurs que possède celle de Momrelle.

 

 


Tony Remy, Tony Momrelle

 

 

Respectueux de la tradition, il n'oublie pas de célébrer ses pères spirituels en interprétant Golden lady de Stevie Wonder, qu'il avait reprise avec le groupe Reel to Reel et pour laquelle Stevie lui-même l'avait félicité. Du même Stevie, il enchaîne avec une version musclée de Higher ground et poursuit avec un What's going on dans la veine du célèbre “Live” de Donny Hathaway. Et comme Noël approche, la reprise de This Christmas est doublement bien accueillie puisque Momrelle a le grain et la sensibilité de Donny.

Près de deux heures de show et pas le moindre moment superflu. Tout est bien géré, les changements d'ambiance, les montées d'intensité, les interactions avec la salle… Ce soulman est élégant tant dans son attitude que dans la façon de nous accueillir dans son univers musical.
Vous savez désormais quoi faire la prochaine fois qu'il passe en France !

Belkacem Meziane
Photos © Fouadoulicious

 

 

 

Set 1 :
Introduction (instrumental)
Come and get it
Shout it out
Love me again
A million ways
All I need
With your love

Set 2 :
Southern girl (instrumental, Maze cover)
All The Things You Are
Remember
Different Street
Golden lady (Stevie Wonder cover)
Higher ground (Stevie Wonder cover)
What's going on (Marvin Gaye cover)
This Christmas (Donny Hathaway cover)
Spotlight
Fly

Musiciens :
Tony Momrelle (chant)
Emiliano Pari (claviers, chœurs)
Christian Mendoza (guitare, chœurs)
Tony Remy (guitare)
Julian Crampton (basse)
Alessio Barelli (batterie)