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Live reports / 02.05.2022

Zydeco Mardi Gras à Houston

Du 23 février au 3 mars 2022.

Il peut sembler étonnant d’aller visiter Houston au mois de février. D’autant qu’à la même période la fête bat son plein à La Nouvelle-Orléans pendant Mardi Gras. Si elle ne peut supporter la comparaison avec Big Easy, H-Town offre cependant un choix musical conséquent, pour peu qu’on sache où chercher.

Le début de l’année marque en effet l’ouverture de la période des rodéos, ce qui donne lieu à de nombreux concerts, certes parfois éloignés du domaine de Soul Bag. Février est aussi consacré Black Month History, célébré par un beau festival, une scène thématique étant dédiée chaque week-end à un courant musical : funk, soul, blues-zydeco et gospel contemporain. Enfin, raison de ma venue dans la ville, la scène zydeco connaît un surcroit d’activité. Pour me guider, mon contact à Houston est Joe Norman. Rencontré lors de mon premier voyage en 2004, cet ancien ingénieur fut un des plus gros organisateurs de concerts et de festivals zydeco dans les années 2000. Personnalité discrète, mais centrale de la communauté créole – il apparaît dans de nombreux documentaires –, il fut un atout majeur dans ma découverte de la ville. Seule ombre au tableau, la vague de froid qui s’est abattue pendant une partie de mon séjour. Moins de 5°C en journée pendant quatre jours. Récit thématique de ce voyage riche en musique et en rencontres. 

Jabo

Il est un peu plus de midi lorsque Jabo se présente dans le hall de l’hôtel accompagné de son manager, un neveu du guitariste Clarence Hollimon. Victime d’une attaque quelques mois plus tôt, c’est un homme très diminué, marchant difficilement à l’aide d’une canne qui arrive. Cependant, il reste toujours impeccablement habillé dans son costume bordeaux à carreaux et il n’a rien perdu de son esprit. Écouter Jabo, c’est un peu ouvrir un livre sur l’histoire de la musique noire à Houston. Et même si tout n’est pas à prendre au pied de la lettre, c’est toujours un plaisir d’entendre ses anecdotes. La disparition tragique de Johnny Ace. Les deux cérémonies funéraires de Lightnin’ Hopkins, l’une pour sa famille, l’autre pour ses copains de boisson. Sa fierté d’avoir participé à un enregistrement du trompettiste Calvin Owens.

La disparition du chanteur Joe Simon dont il fût un fan absolu, au point de reprendre ses chansons Chokin’ kind et Nine pound steel. Son amitié avec le bluesman Gary B.B. Coleman et l’opportunité ratée de signer pour le label géorgien Ichiban : il enverra à sa place une jeune Trudy Lynn. Sa fierté de voir son nom apparaître au musée du blues à Austin aux côtés de Clifton Chenier et de Buckwheat Zydeco. Son plaisir de pouvoir intervenir dans les écoles dans le cadre du Black History Month. Artistiquement, malgré ses ennuis de santé, Jabo reste actif. En plus de son activité de DJ sur les réseaux sociaux, il assure la promotion des chanteuses Teslanay et Dee Dee Simon, laquelle doit sortir un nouveau disque. Près de deux heures de discussion passionnantes qui se terminent par une série de photos et l’occasion de lui offrir le poster d’un de ses concerts datant de 1996. 

Ruben Moreno, Texas Independence Trail Ride

Le lieu où doit jouer Ruben Moreno dans le Second Ward est adossé à une autoroute et le VTC doit s’y reprendre à deux fois pour m’amener au bon endroit. C’est un grand hangar situé au milieu d’un vaste terrain vague. À l’intérieur, une demi-douzaine de personnes, stetson et bottes en cuir, parlant majoritairement espagnol, et dans un coin aménagé qui tient lieu de scène des amplis et des instruments. Je retrouve Ruben Moreno en train de manger des tacos devant une cuisine provisoire aménagée au dos d’un camion. Le jeune homme m’explique que le vaste terrain vague autour de nous est occupé par plusieurs centaines de vans, trucks, camions, camping-cars… Conséquence directe de l’ouverture de la saison des rodéos, des milliers de personnes sont venus de tout l’État pour assister à l’événement et se sont installés ici. En temps normal, le hangar devrait être bondé, mais le froid a convaincu le public de rester bien au chaud dans leurs véhicules aménagés.  

À 21 h, le groupe s’installe. On reconnait Joe Whit, excellent bassiste déjà vu au côté de C.J. Chenier, et Tre Biscoe, un redoutable batteur formé à l’école du gospel. Le frotteur Nick Labbe et un claviériste viennent compléter la formation. Ruben attaque sur les chapeaux de roue. Peu importe qu’il n’y ait que dix personnes en face de lui, l’engagement est total. Les classiques s’enchaînent : Shake what you got, Turn on your love light, Bon ton roulet… Ses propres compositions soutiennent la comparaison : You and I, Tears in my beer… Attiré par la musique, le public se fait plus nombreux. Les chaises pliantes apparaissent devant l’orchestre et un brasero est allumé à l’aide d’un jerrican d’essence. La foule est devenue compacte. Des cris de contentement se font entendre lorsque Ruben attaque That butt thing emprunté à Horace Trahan. La fête se poursuivra tard dans la nuit. 

Mister A’s The Club

Deux jours après, direction le Fifth Ward. Nous entrons dans French Town, le quartier historique où s’établirent les créoles à Houston après la grande crue du Mississippi de 1929. Nous roulons sur CollingsworthSstreet et passons devant l’endroit où se trouvait le Continental Ballroom and Zydeco Club, sans doute le club le plus important de la ville. Rasé il y a quelques années, il est maintenant remplacé par un supermarché. Après une bifurcation au nord nous atteignons Crane Street et retrouvons le Silver Slipper, autre club emblématique. Si l’endroit n’est plus ouvert tous les week-ends, il est encore utilisé parfois pour certains événements, voyant passer des artistes comme Raa Raa ou Marcus Ardoin.

Nouveau virage et nous arrivons à Cavalcade Street où se trouve le Mister A’s the Club. Je n’y étais pas revenu depuis 2004. À l’extérieur, l’édifice a changé. La vaste terrasse inutilisée a été intégrée au bâtiment et les murs bleus ont été repeints en beige. Par contre, l’entrée est restée la même avec son fronton éclairé de lampes multicolores. À l’intérieur, le lieu est plus grand que dans mon souvenir. La scène se trouve à la droite de l’entrée, divisée en deux parties, une pour le groupe, une autre pour le DJ. En face, un vaste de bar. Sur la droite encore, la piste de danse. Le reste de la salle est occupé par des chaises, des fauteuils, des tabourets, des tables de toutes tailles, formant un ensemble hétéroclite. L’ensemble est dans une demi-obscurité, éclairé uniquement par des boules à facettes et des faisceaux lumineux.

Le public présent est jeune, tout juste la trentaine, majoritairement féminin. Nous retrouvons Ruben Moreno en train de finir le sound check. Le bassiste Joe Whit, absent pour cause de tournée avec C.J. Chenier, est remplacé par Raynoard Carmouche, un vétéran qui a joué avec pratiquement tout le monde (Brian Jack, J Paul Jr, Nooney…). Le batteur Tre Briscoe et le claviériste sont fidèles au poste. Un guitariste est venu renforcer le groupe. La surprise vient du nouveau frotteur en remplacement de Nick Labbe, un excellent chanteur, autorisant de belles harmonies vocales. Au Mister A’s, Ruben alterne d’avantage morceaux pêchus et titres lents. Une belle interprétation de Tennessee whiskey, des versions remarquables de Shake a tail faither, Monkey and the baboon et I got loaded. Il confirme encore une fois qu’il est un des talents les plus doués de sa génération. 

Craig Jones

Départ en fin de matinée vers le nord pour la petite commune de Huffman et difficulté pour sortir de la ville.  En cause, un embouteillage dû aux manifestations dans le centre-ville : la grande parade qui signe officiellement le démarrage de la saison des rodéos et un festival de gospel sur Avenidas avenue.
Nous avons été invités par Craig Jones, un jeune créole d’une trentaine d’années, enseignant et aujourd’hui facteur d’accordéons. Sa maison, voisine de celles de C.J Chenier et du boxeur George Foreman, est située à un peu plus d’une heure de la grande ville, en pleine forêt. L’homme nous accueille chaleureusement et nous nous installons dans une pièce qui tient lieu de studio. Nous discutons de sa passion pour la musique. Une passion qui lui a permis d’obtenir une bourse d’études de la Texas Folklife Organization et de devenir l’apprenti d’Edward Poullard, actuellement le seul facteur d’accordéons créole.

Craig nous raconte son apprentissage auprès du maître, la fabrication de ses deux premiers accordéons, la difficulté à se procurer des hanches de bonne qualité, le choix des bois utilisés, les tonalités choisies… Il nous présente sa collection d’instruments : quelques accordéons trois rangées et une majorité de « single row » : des Martin, Master, Bon Ton, Mouton… Certains ayant appartenu à Boozoo Chavis ou Chris Ardoin (le Bon Ton violet sur l’album Rounder “Turn The Page” !). Craig est devenu un excellent musicien. Mais en choisissant de fabriquer des accordéons, il participe lui aussi à sa manière à maintenir bien vivante la culture créole. 

Craig Jones

Jax’s Grill

Si je devais conseiller un seul endroit pour écouter du zydeco à Houston, ce serait au Jax’s Grill de Shepherd Street dans les Heights (deux autres antennes existent dans la ville). Depuis 20 ans, à l’exception de la période de restriction due au covid, le lieu programme du zydeco tous les vendredis et samedis. Géré par une famille hispanophone, l’endroit est suffisamment grand pour accueillir un peu plus d’une centaine de personnes. La cuisine ouverte où trône un grand grill mexicain se trouve au fond du bâtiment et plus en avant un îlot central accueille le bar. À l’opposé, une partie des tables et les chaises ont été repoussées sur les côtés pour laisser la place à la piste de danse et  aux musiciens. Le Jax propose une cuisine éclectique, autant américaine (burgers, wings, baked patatoes…) que mexicaine (nachos, quesadillas, fajitas…) à prix très corrects : quartier avenant (avec concentration de certains des meilleurs restaurants de la ville), nourriture excellente et surtout public familial, chaleureux et accueillant. Comme le dira un de mes voisins de table : « Peu importe le groupe qui passe, c’est toujours super au Jax. »

LT and the Zydeco Mob

Ma première soirée devait se faire en compagnie de Lil Pookie, un des principaux chefs de file du nouveau zydeco des années 1990. Grosse déception en apprenant qu’il n’a pas pu venir. Camionneur pendant la semaine, il a été réquisitionné par son employeur pour travailler ce week-end. Il est remplacé au dernier moment par LT Roberts & the Zydeco Mob. Que sait-on de ce musicien ? La dernière mise à jour de sa page Facebook a près de deux ans et le seul disque qu’il a enregistré date de 2008. Et pourtant, voilà plus de dix ans qu’il joue pratiquement tous les week-ends, en particulier pour les restaurants de la chaîne Quarter Wings.

À notre arrivée, le groupe est déjà en place. On reconnaît au frottoir, dans le rôle de MC, l’excellent Ed Davis, aussi réputé pour son jeu de percussions que pour ses talents de cuisinier (son restaurant de grillades, le Barbecue Depot, a été chanté par Lil Nathan). À la basse, on retrouve Raynoard Carmouche, à la batterie Walter Davis troisième du nom, véritable cœur de la formation. Sans esbroufe, il assure le groove avec un jeu tout en retenue fait de relances millimétrées. Un claviériste et un guitariste viennent compléter l’orchestre. Quant à L.T., c’est un bon chanteur et accordéoniste qui reprend les grands classiques du genre en y insufflant sa personnalité par des arrangements maison : Jody, Funky trail ride, Zydeco boogaloo… Le sommet de ce concert de près de quatre heures est atteint avec l’excellent medley Good ole days / Make it stank / Wobble, un brûlot zydeco-RnB-hip-hop.

Dans le public, l’occasion de faire nouvelles rencontres : avec Sharon Jones, une grande fan de Curley Taylor, et avec Danniella Furlow, très active au sein de son association de danse The Zydeco Crew et auteure de superbes vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. 

Brandon Ledet

Retour le jour suivant pour aller voir Brandon Ledet. Dans le public, nous retrouvons Jody et Ursula Toliver, un merveilleux couple de danseurs. Nous faisons aussi la connaissance de Dexter Simon, un documentariste amateur qui au début des années 2000 a filmé caméra à l’épaule Step Rideau, Nooney, J Paul Jr dans les clubs de la ville. Aujourd’hui, il propose un spectacle étonnant, Dexter & the Blues Monkeys. À l’aide de marionnettes qu’il a fabriquées, il fait des parodies réussies de Sonny Boy Williamson et Muddy Waters.

Sur scène, Brandon Ledet déploie un nombre impressionnant d’accordéons. L’homme a appris son art auprès de Jeffery Broussard et cite Zydeco Force, Beau Jocque et Boozoo Chavis comme principales sources d’inspiration. Discuter avec lui se révèle très agréable, révélant une personnalité très attachante. « Je ne suis pas un grand accordéoniste, mais l’important pour moi, c’est de jouer avec le cœur », confie-t-il. Cela s’entend dans sa musique. Chez lui, pas d’influences RnB et hip-hop mais des mélodies inspirées de la tradition (Fell in love with the zydeco), des paroles souvent chantées en créole et un gout prononcé pour le blues dans ses compositions (Black magic woman, Shay shay…).

Côté reprises, on a du Boozoo Chavis (Johnnie Billie goat), du Clifton Chenier (Let the good times roll) ou encore du Beau Jocque (Give him cornbread). Dans l’orchestre, on retrouve le bassiste vétéran Robert Leblanc (Russel Gordon, Warren Ceasar, Nathan Williams père et fils, Lil Pookie, Step Rideau…), le batteur Michael Rhodes et le frotteur Johnathan Alex, également bon accordéoniste. Brandon laissera aussi la place sur scène à Craig Jones, le temps d’un excellent On the bandstand emprunté à Keith Frank. 

Brandon Ledet © KL Allen
Jonathan Alex © KL Allen
Brandon Ledet © KL Allen

Fred Rusk 

Première journée printanière après quatre jours de grisaille et de froid. Le soleil est de nouveau au rendez-vous et le thermomètre atteint hardiment les 18 degrés. L’après-midi s’annonce bien quand nous apprenons le décès du guitariste Milton Hopkins. Ancien directeur musical de B.B. King, Milton était une figure respectée de la scène musicale de Houston. Cette nouvelle touche particulièrement Joe Norman et c’est dans une ambiance un peu triste que nous nous dirigeons vers le sud-ouest de la ville. Nous arrivons devant l’église catholique de Saint Thomas. Le quartier résidentiel est calme et agréable, les rues bien entretenues sont bordées de grands arbres. Nous nous laissons guider par la musique qui sort d’un grand bâtiment sur le côté.

C’est dans cette salle des fêtes qu’a lieu la kermesse paroissiale. Le public est familial, à la fois afro-américain, asiatique et caucasien (avec me semble-t-il une forte communauté irlandaise). La nourriture et les boissons sont gratuites et à volonté. De grandes tables ont été installées devant la scène, laquelle est décorée de ballons verts, jaunes et violets, Mardi Gras oblige. Fred Rusk et ses Zydeco Hi-Steppers sont déjà en train de jouer. Tout comme pour LT Roberts, peu d’informations sont disponibles sur cet accordéoniste : un apprentissage auprès de Leroy Thomas et un seul disque enregistré en 2000. Mais l’homme a une expérience de plus de quinze ans dans le circuit. À ses côtés, l’excellent guitariste Mykolly Lee et la charismatique Mikheala “Meme” Williams au frottoir. Le répertoire du groupe est étonnamment éclectique, puisant chez Sam Cooke (A change is gonna come), Prince (Purple rain), Cupid (Cupid shuffle) ou encore Eurythmics (Sweet dreams) !

Du côté des classiques du zydeco, l’attendu Zydeco boogaloo, une reprise bienvenue du Make me yours de John Delafose et le succès du moment Down to the woods de Step Rideau. Et puis évidemment les compositions du leader, Black cat zydeco et un instrumental au trois rangées inspiré du Git it de Beau Jocque. Quatre heures de musique uniquement interrompues à mi-set par le prêtre pour annoncer les résultats de la tombola en faveur de la paroisse. 

Fred Rusk

Step Rideau

Mardi 2 mars, jour du Mardi Gras ! Aujourd’hui, plus d’une vingtaine de groupes jouent en ville, notamment grâce aux restaurants BB’s Tex Orleans Café, une chaîne spécialisée dans la cuisine cajun. Tous les Texans sont présents : les vétérans Nooney, Brian Jack, Marcus Ardoin, Kid Reece, J Paul Jr, Curtis Poullard, Keyun Dixon… Les jeunes pousses Brandon Cole, Lil Steven… Plusieurs groupes venus de Louisiane sont aussi là : T Broussard, Curley Taylor, Beau Bayou, Brian Keith… L’heure est venue de faire des choix cornéliens : Curley Taylor, Keyun Dixon ou Curtis Poullard ?

Finalement ce sera Step Rideau. Il reste un de mes artistes préférés dans le circuit. Un jeu d’accordéon profondément original, une voix râpeuse, un répertoire personnel marquant.  Step occupe une position particulière à Houston. Unanimement respecté, il fait le lien entre les anciens musiciens de la ville (Little Willie Davis, LC Donatto, Wilfred Chevis…) et ceux de la scène actuelle (Keyun, J Paul Jr…). Apprendre qu’il joue au Jax Grill pour Mardi Gras est un événement à ne pas manquer. Un signe qui ne trompe pas, le parking est pratiquement plein alors que nous arrivons plus d’une heure avant le concert. Même punition à l’intérieur du restaurant. Aucune place de disponible. Nous nous retrouvons finalement en terrasse, assez éloignés de la scène. C’est là que nous rencontrons Step, confortablement installés, un énorme cigare à la bouche. Les retrouvailles sont chaleureuses (notre rencontre précédente remonte à 2004 !).

Après une séance de photos, le musicien m’informe sur son prochain enregistrement à venir, lequel comprendra Don’t leave me, une reprise de Bobby Price, chanteur ayant longtemps été dans l’orchestre de Fernest Arceneaux. Entretemps, le batteur John Paul Jolivette nous a rejoint (27 ans au côté de Step !). Après un dîner copieux – cake au crabe, écrevisses et poisson-arc-en-ciel –, la musique démarre avec Do watcha wanna du Rebirth Brass Band suivi par l’incontournable chanson de Mardi Gras. Au nombre des reprises également, Ride it like a cowboy de Kenne Wayne, Motor dude special emprunté à Boozoo Chavis, Rockin’ chair de Gwen McCrae, Funky trail ride avec la participation de l’excellent frotteur Jody Lemelle (ex-Brian Jack). Mais là où Step fait la différence, c’est avec ses propres chansons : Oh bye, I’m so glad, Pull it til it pop, Standing room only, une version d’anthologie de Steppin’ on / Early in the morning, sans oublier le son tube du moment Back to the woods, joué à deux reprises pour le plus grand plaisir du public.

La foule compacte, habillée aux couleurs de Mardi Gras (vert, jaune et violet), concentre une grande partie des meilleurs danseurs de la ville : Cedric Jones (Cmoe), Mona “Dancing Queen” Wilson, Rooster, Debra Hamilton Seals, Nick Simon… Le spectacle est autant sur scène que dans la salle. L’osmose entre Step Rideau et son public est totale. Une atmosphère incroyable, point d’orgue de mon voyage au pays du zydeco.  

Texte et photos (sauf mention) : Philippe Sauret
Photo d’ouverture : Brandon Ledet © KL Allen

Step Rideau