Blues Roots Festival Meyreuil 2024
02.10.2024
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22 novembre 2022.
Quasiment inconnu, encore sans album à son palmarès, Joey J. Saye (né à Chicago de parents Libériens) ouvrait seul à la guitare dans une veine country blues que semblait souligner son aspect (barbe fournie, chapeau et chemise à carreaux). Sa reprise du Steady rolling man de Robert Johnson était bienvenue, mais un peu appliquée, et il obtint la participation du public avec Oh yeah, un titre de Big Bill Broonzy.
Après une résidence à Tournon d’Agenais l’an dernier et une tournée cet été, Ivy Ford commence, elle, à se faire un nom ici. Son originalité, sa simplicité, sa jeunesse lui valent autant de sympathie que sa musique efficace à défaut d’être bouleversante. C’est donc un vrai plaisir de la retrouver dans un contexte légèrement différent dans lequel elle se coule avec une facilité déconcertante. Elle puise dans son propre répertoire (excellent Not in the right way) ou les standards inoxydables (Rock me baby, Messing with the kid), soutenue par un band solide, emmené par l’énergique Melvin Carlisle à la batterie, le très impliqué Brian Quinn à la basse et Adam Pryor au Hammond “polysonique“. C’est-à-dire le groupe de Toronzo Cannon, nommé The Chicago Way d’après son dernier album Alligator.
Pantalon et chemise de lin, chapeau à plume, lunettes cerclées, Toronzo Cannon a fière allure, il émane de lui une autorité bienveillante. Même s’il n’a pas une personnalité distinctive, son jeu de guitare est impressionnant par sa vigueur et sa sûreté. De plus, il met en avant d’intéressantes compositions comme When will you tell him about me, blues lent tout en tension-détente, ou le festif Mrs from Mississippi. Derrière lui, son groupe fait corps avec une ardeur décoiffante !
Après la pause, selon le même rituel, on retrouva Joey J Saye, mais accompagné par le groupe cette fois, puis Ivy Ford. Enfin, Cannon se distingua avec John the conquer root, un titre au climat voodoo, avec une guitare menaçante aux accents psyché. Pour le final, les trois protagonistes se retrouvèrent pour quelques échanges particulièrement stimulants.
En revenant aux fondamentaux du Chicago blues, la formule montre qu’elle a encore de quoi surprendre et satisfaire les fans et même faire vibrer les néophytes – il y en avait au New Morning. Et ça c’est une bonne nouvelle !
Texte : Jacques Périn
Photos © J-M Rock’n’Blues
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Prochaines dates du CBF :
Oraison le 27 novembre, Annecy le 29, Talant le 30, Wattrelos le 1er décembre, Le Mans le 2, Tremblay-en-France le 3, Niort le 4.