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Live reports / 05.12.2013

Sugaray Rayford (+ Juke feat. Karl W. Davis)

Grâce à Aurélie Roquet et On The Road Again, le quai des Antilles à Nantes était la destination à rejoindre ce mercredi soir. En première partie la formation nantaise Juke, au sein de laquelle on reconnaît notamment Yann Renoul, Julien Broissant, Philippe Gauthier, Arnaud Migné, Laurence Le Baccon, chauffe la salle avec un soul blues de qualité, magnifié par la voix de Karl W. Davis, excellent chanteur, sans doute trop modeste, tant son talent mériterait d’être mieux reconnu. L’orchestre tourne bien, la guitare bluesy de Julien Broissand et l’orgue de Philippe Gauthier complétant bien les trois cuivres. Répertoire choisi, niveau musical et vocal, on est tout surpris quand Karl W Davis annonce qu’il faut laisser la place à la vedette de la soirée, mais on se dit que Juke est un groupe à suivre.

 


Karl W. Davis et Juke

 

Dans une formation quasi équivalente, un trombone remplaçant le saxophone baryton, le groupe de Sugaray Rayford investit la scène et envoie une introduction funky avec un gros son qui promet. Sugaray les rejoint vite, masquant une bonne partie des projecteurs avec son physique impressionnant. L’homme est une bête de scène, dynamique, joueur – ah ce gimmick de faire recommencer l’intro d’un morceau par l’orchestre ! –, communicatif, charmeur, et surtout un sacré chanteur. Voilà une voix qui porte, prend aux tripes, rompue aux traditions blues, soul, dans le micro ou a cappella, et rend crédible un répertoire composite avec Cold sweat, I’ll play the blues for you, Depression blues, Need a little more time, Death letter blues, The hunter. Des reprises variées donc et des originaux, dont deux joués en acoustique, deux guitares, un tambourin, pas de micro, séquence émotion, avant de repartir instantanément à plein régime avec l’orchestre. L’organiste est ultra churchy, le guitariste Gino Matteo est efficace, parfois bavard, au sens rock du terme, les cuivres sont à tomber par terre, et Sugaray passe des uns aux autres, descend dans la salle, remonte sur scène, pousse, incite, provoque, autant les musiciens que lui-même, et par voie de conséquence le public, qui savourera le final quand Sugaray fera monter Juke et Karl W. Davis sur scène.

À la sortie, la vue des anneaux de Buren et des lumières de Nantes prolonge la magie.

 


Sugaray Rayford

 

 

Texte et photos : Christophe Mourot