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Live reports / 18.11.2019

Sudan Archives, Badaboum, Paris

16 novembre 2019.

Superhéroïne afro-punk qui pense l’archet de son violon comme une épée, c’est en solo que la Californienne Sudan Archives présente son tout nouveau “Athena”. Chaque détail compte dans l’esthétique afro-futuriste de cette chanteuse violoniste inspirée depuis l’enfance par des héroïnes telles que Sailor Moon et Xena. Une cape rouge sur un drapé rouge aux découpes asymétriques, des paupières rouges, deux nattes haut perchées enrubannées de vinyle rouge : Sudan Archives adopte pour son unique date parisienne la symbolique combattante de la déesse de la guerre dont elle a donné le nom à un premier album entre R&B, soul et boucles de violon aux réminiscences folk.

En solo, bouclant de courtes séquences mélodiques à partir d’un violon électronique ultra-stylisé, et se reposant sur une bande enregistrée, elle chante tout en dessinant avec son archet de larges arcs de cercle au-dessus de sa tête. Ses textes sont connus d’un public de fans aux premiers rangs et les deux morceaux les plus forts musicalement parlant déclenchent même dès les premières secondes des acclamations : Confessions (« There is a place that I call home. But it’s not where I am welcome. ») puis Glorious.

Héroïne puissante mais également charmeuse de serpent, l’animal de compagnie qu’elle donne à voir dans ses clips et qui enlace son violon sur l’affiche de la tournée. Là encore, les détails sont calculés : de son micro serpent d’argent à la corde rouge qui serpente de ses chevilles à ses genoux, de ses postures lascives lorsqu’elle repose au sol son violon aux coups de hanches façon danseuse orientale dont elle ponctue pour nous amuser les accents forts de thèmes connus de musique classique. « Am I fucking special? » Sur scène, elle fait tout pour l’être.

Texte et photos : Alice Leclercq

Alice LeclercqBadaboumlive in ParisSudan Archives