Robert Finley + Lowland Brothers, La Maroquinerie, Paris
01.12.2023
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Malgré le succès rencontré par les deux albums du groupe, il s’agissait de sa première date dans une grande salle parisienne, après un passage discret au Flow en juin 2016 et une apparition au festival Solidays l’année d’avant, mais aussi de la première date d’un artiste relevant des champs d’intérêt de Soul Bag à l’Elysée Montmartre rouvert après plusieurs années de travaux. Le temps d’admirer le résultat – plutôt élégant mais sans grande révolution –, et les membres de Theo Lawrence & the Hearts prennent possession de la scène pour un set d’une demi-heure. Si le groupe assure avec efficacité, dans un registre pop-rock mélodique et accrocheur, la dimension soul annoncée par leur blabla promotionnel m’a totalement échappée.
Theo Lawrence
Les membres des Broken Bones font leur entrée dans une semi-obscurité, rejoint par le chanteur Paul Janeway revêtu d’une longue cape dont il se débarrasse après une courte introduction pour révéler un spectaculaire costume rouge. Peu aidés, en particulier en début de concert, par une sonorisation particulièrement boueuse et par des lumières peu valorisantes, le chanteur et son groupe attaquent en force un show qui repose essentiellement sur le répertoire du dernier album. Privés des cordes et des chœurs qui caractérisaient ce disque, ils tentent de compenser le manque en mettant l’accès sur la dynamique, mais le résultat s’avère peu convaincant, reposant sur une rythmique très agressive mais sans grande finesse. Si, vocalement, St. Paul est à la hauteur de ses disques, il manque de présence scénique et semble considérer qu’il suffit d’arpenter de droite à gauche (et vice-versa) le plateau pour occuper l’attention du public.
Paul Janeway
Chad Fisher, Allen Branstetter, Jason Mingledorff
Browan Lollar
Il faut attendre les deux tiers du concert pour que la musique semble enfin décoller, le temps d’une belle reprise du I’ve been working de Van Morrison, puis d’une version intense de la ballade Broken bones & pocket change, extraite du premier album. Après un concert d’à peine plus d’une heure, le groupe quitte la scène mais revient pour un rappel de trois titres. Si la majorité du public – très enthousiaste dès le début du concert – semble avoir apprécié sa soirée, je reste sur ma faim, avec l’impression d’un show et d’une musique très formatés, bien éloignés de la bonne impression que faisaient les disques.
Frédéric Adrian
Photos © Fouadoulicious
Browan Lollar, Paul Janeway
Al Gamble (kbd), Jesse Phillips (b), Paul Janeway