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Live reports / 14.06.2016

Shola Adisa-Farrar

Quelques semaines après la sortie d’un album plein de charme, Shola Adisa-Farrar faisait ses débuts sur scène au Duc des Lombards. Comme sur le disque, c’est le groupe du pianiste Florian Pellissier qui l’accompagne, le son très reconnaissable du quintet – et notamment les élégants arrangements de la section de cuivres – complétant à merveille la voix de soprano de la chanteuse. Le temps d’une courte introduction instrumentale et Shola Adisa-Farrar rejoint déjà le groupe pour un concert qui repose essentiellement sur le répertoire de l’album, soit des chansons qui évoquent la vie et les expériences de la chanteuse, et notamment ses origines « jaméricaines », soit à la fois simultanément jamaïcaines et américaines. Si musicalement tout est en place, on sent encore que le show manque de maturité et l’enchaînement de ballades crée par moments une certaine monotonie, heureusement rompue par une belle version du Sorrow tears and blood de Fela. En plus de ses propres chansons – dont I had a dream, adaptation très réussie d’un thème d’Herbie Hancock –, Shola Adisa-Farrar salue la mémoire de Nina Simone le temps de reprises de I loves you Porgy et de Feeling good, ce dernier titre – passage obligé des chanteuses en ce moment – bénéficiant d’un bel arrangement original. Malgré quelques imperfections liées au manque de rodage scénique – rien que quelque temps sur les routes ne puisse régler –, la soirée confirme le potentiel de Shola Adisa-Farrar, sans aucun doute une des jeunes chanteuses de jazz à suivre.

Frédéric Adrian 

 


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