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Live reports / 06.05.2016

Shayna Steele

Auteure d'un excellent album en 2015 (“Rise”, Ropeadope), Shayna Steele avait déjà eu l'occasion de le défendre sur quelques scènes de l'Hexagone, mais pas encore à Paris. C'est chose faite, hélas devant un parterre pour le moins clairsemé. Une infime partie de la cohorte de fans de Snarky Puppy qui n'a pas pu louper la prestation coup de poing de Steele lors du premier “Family Dinner” aurait pourtant suffi à combler la flopée de tables désertes du Petit Journal. Passons sur une configuration dîner-spectacle un brin déprimante, oublions le son cartonné de la batterie, ne tenons pas rigueur d'un accompagnement parfois un peu plat. On imagine que dans d'autres circonstances (par exemple face au public motivé d'un Bizz'Art), son quartet régulier hausse le niveau. Steele, elle, assure sans sourciller. Souple, tonique, caressante ou claquante au besoin, sa voix est bien celle d'une experte en interprétation des nuances propre au large spectre que balaye son répertoire. 

 


© Martial Peres

 


© Martial Peres

 

De la mélodie radieuse de son Sunshine girl aux envolées funk et rockin' blues de Gone under et Wear me down, la chanteuse de Brooklyn se révèle à son avantage. Et si par ailleurs on ne croule pas sous les compositions, force est de constater son goût très sûr en termes de reprises : Everybody's cryin' mercy (Mose Allison), Grandma's hands (Bill Withers), Always on my mind (Willie Nelson), That's what's love will make you do (Little Milton)… Un refus de la facilité et une aisance de tous les instants qui méritent une meilleure exposition.

Nicolas Teurnier

 


Au Sonograf (Le Thor) © Brigitte Charvolin