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Chroniques / 07.07.2021

Serpentwithfeet, DEACON

Conclure par un rayon de lumière. Un classique déjà employé par Jonathan Josiah Wise pour alléger un premier album angoissé tout sauf classique (“Soil”, 2018, cf. SB 232). Mais ici, le grisant Fellowship, célébration intense d’une amitié épanouie, est à l’image de ce qui a précédé. Comme s’il avait trouvé sa voie pour s’extirper des chemins tortueux que peut imposer le développement d’une identité homosexuelle au sein d’un cadre très religieux, le chanteur originaire de Baltimore livre une demi-heure de toute beauté.

Ciselé par un trémolo immédiatement identifiable et une écriture franche et sensible, son R&B bosselé explore les volutes d’une production “electrorganique” épurée et se concrétise en une série de rayonnantes déclarations d’amour, de tendresse, d’envie, de vulnérabilité assumée. Cette façon de vibrer dans les aigus et de magnifier le recueillement fait penser à l’excellent Sampha… ici impliqué dans trois titres. NAO est quant à elle bien dans son élément sur un slow synthétique planant, mais les perles de douceur dont on aimerait citer les paroles inspirantes se nomment Same size shoe, Old & fine et ce Sailor’s superstition qui s’appuie sur un groove caribéen pour ne plus toucher terre. Un onguent universel.

Nicolas Teurnier

Note : ★★★★
Label : Secretly Canadian
Sortie : 26 mars 2021

Nicolas TeurnierSecretly CanadianSerpentwithfeetSoul Bag 243