;
Live reports / 30.06.2017

Sandra Nkaké, Songhoy Blues [PIAS Nites]

Contrainte horaire oblige, on doit faire l'impasse sur une nouvelle tête qui ouvrait la soirée, Témé Tan. Une jeune pousse en provenance de Belgique qu'on présente comme un artiste cosmopolite adroit et groovy nourrit de rumba congolaise, soul, samba, pop et hip-hop. Partie remise.

C'est donc pour le quintet de Sandra Nkaké qu'on pénètre dans une Maroquinerie où la température frise les 40° C. Pour l'occasion, la chanteuse qui sortira un nouvel opus à la rentrée présente une formule avec guitare électrique, basse, batterie et la fidèle flûte traversière de son acolyte de longue date, le musicien et producteur Jî Drû.

Le set proposé prend alors la forme d'un voyage stellaire au cours duquel Sandra Nkaké invite le public à faire son propre chemin, en pleine conscience de sa formidable liberté et du pouvoir magique de la musique. D'un point de vue plus terrien, c'est à Nina Simone et à Grace Jones qu'on pense beaucoup en l'entendant chanter ses nouveaux titres, dans la gestuelle aussi.

Mise en scène soignée (quelle classe les costumes !), éclairages au top et son aux petits oignons pour des vibrations empreintes de soul (toujours), de trip-hop, d'une forme de chanson (chantée en anglais comme en français) et d'une patine rock qu'on nomme paresseusement “indé”, (“baroque” ou “art rock” selon vos références).

Un projet somme toute assez audacieux, qui demande une certaine attention à l'auditoire. L'illustration d'une véritable réflexion artistique, loin de tout collage facile et racoleur.

 


Songhoy Blues © DR

 

Un tour et quelques instants de rafraîchissement sur la terrasse (bondée) et il est déjà temps de redescendre dans le chaudron pour Songhoy Blues, quartet malien, chouchou des radios et du public qui allait donc nous présenter sur scène, 48 heurs avant la sortie, son nouveau disque : “Résistance” !

Dans une salle en nage et conquise d'avance débarquent tout de noir vêtus (ça doit faire rock !) nos quatre blues-rockeurs africains : Garba (guitare), Aliou (chant, guitare), Oumar (basse) et Nathaniel (batterie). Le premier morceau semble avoir pour mission de relever la température de quelques degrés. Bonne idée les gars, on avait un peu froid ! Les rythmes et motifs traditionnels songhaï (popularisés par Ali Farka Touré) couplés à l'énergie quasi punk rock du groupe sont d'une efficacité redoutable. Huit titres et deux singles plus tard, dont le fédérateur Soubour et le tout nouveau Bamako avec son riff funk imparable, les compères débranchent amplis et guitares. Snif !

Depuis leurs premiers concerts en Europe (2014), le quartet a gagné en souplesse et en assurance sans perdre une miette de l'intensité et de l'urgence qui se dégagent de ses performances. Et l'incroyable guitariste Garba Touré continu d'hypnotiser avec son jeu si particulier.

Jules do Mar