Jammin’ Juan 2023
08.12.2023
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Aujourd’hui, le mot “événement” est galvaudé mais avoir Roy Gaines et son orchestre américain cuivré (saxophone, trompette, claviers) dans cette petite grange-club en est un. Texan de naissance, T-Bone Walker fut son mentor à Los Angeles et il deviendra très jeune un soliste jazzy blues de choix pour d’innombrables célébrités. Depuis 1982, il enregistre des albums en vedette, récolte des prix et a financé de ses propres deniers un CD big band dans la tradition de Duke Ellington.
Harlan Spector, Dave Melton, Roy Gaines
Tous en smoking ! Dès l’introduction instrumentale, ses six musiciens annoncent la couleur et la chaleur : cohésion, technique et puissance. Le maître arrive : chapeau, queue de pie et large pantalon zoot ; la guitare B.B. King et la voix “shouter” nous achèvent. Cela va être comme ça pendant deux sets généreux. Il laisse les accompagnateurs s’exprimer tout en étant attentif à son jeu qui revisite ses influences avec punch. Qui distinguer ? Peut-être son chef d’orchestre, le bassiste Richard “Rick” Reed (impressionnant), bien connu des amateurs par ses visites précédentes derrière des harmonicistes. Une interprétation à retenir ? Watermelon man mixé avec Honky tonk. Une faiblesse ? Il enchaîne les tempos moyens et ses quelques compositions, même “historiques” (Isabella, 1957) sont de simples variations de titres connus. Mais un artiste qui parvient encore à souffler la vie dans un classieux et dynamique You don’t have to go de Jimmy Reed mérite toute mon admiration. Quelle soirée mémorable : le pied !
Texte et photos : André Hobus
Roy Gaines