La nouvelle fait la une de tous les quotidiens et l’ouverture de tous les journaux radio et télé : Ray Charles, le Genius, est mort le 10 juin à Los Angeles, des suites d’un cancer du foie.
Nous savons tous ce que la Musique lui doit. Il aura été une incomparable « passeur » pour que l’art musical afro-américain soit reconnu, au-delà de sa communauté d’origine. Son importance est comparable à celle de Louis Armstrong ou de Duke Ellington.
Ray Charles était l’héritier de cette « great black music » que sa voix, ses compositions ou ses interprétations, son jeu de piano ou d’orgue avaient transcendée. Tel un alchimiste, il avait réussi la transmutation du R&B et du gospel en une nouvelle forme musicale, la soul music.
Plus tard, il en réussit une autre, celle de la musique country et de la soul. Mais Ray Charles ne se limite pas à cela – ce qui serait déjà énorme –, il était aussi un jazzman de première importance, un « crooner », au sens noble. Sans parler du chef d’orchestre, du découvreur de talents (ses musiciens, les Raelets, ses productions…), un homme d’affaires avisé…
Le nouveau numéro de Soul Bag était bien sûr bouclé, et même imprimé, lorsque la nouvelle est tombée. Vous n’y trouverez donc qu’un écho sur les problèmes de santé de Ray Charles, dont on connait maintenant le triste dénouement.