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Live reports / 14.03.2024

Natalia M. King, Paris Guitar Festival, Montrouge

1er mars 2024.

Avec 12 éditions au compteur, le Paris Guitar Festival est maintenant un événement que l’on attend avec intérêt chaque année, à la fin de l’hiver. Sous la direction avisée de Jean-Michel Proust, c’est au Beffroi de Montrouge que durant quatre jours se tient ce salon de la “belle guitare” avec sa centaine d’exposants luthiers, mais aussi de fabricants d’amplis et de micros. Un espace “Osez la guitare” est réservé à l’initiation des jeunes. Sans parler des conférences et ateliers.

Des concerts gratuits sont aussi organisés partout dans Montrouge, mais les trois concerts les plus attendus ont pour cadre la vaste salle Moëbius du Beffroi. Cette année, Maxime Le Forestier et Souad Massi étaient à l’honneur, mais aussi Natalia M. King dont nous avions apprécié le dernier album paru en 2021, “Woman Mind Of My Own”, orienté blues (cf. Soul Bag n° 245).

Damien Argentieri, Natalia M. King, Fabricio Nicolas

C’est d’ailleurs avec ce morceau très évocateur du Sud qu’elle ouvre le concert. Sa guitare est appuyée par celle de Ludovic Bruni, constamment brillant au long de la soirée, dans tous les registres. Mais la chanteuse est aussi une guitariste attachante, à la sonorité plus “brute” mais captivante. Elle communique aisément avec le public, présente ses chansons et exprime ses convictions (elle salue la mémoire d’Alexei Navalny). Elle affirme son identité gay avec le réjouissant Aka chosen. On chante avec elle Lover, you don’t trust me no more. On apprécie aussi les longues introductions musicales qui permettent d’entrer dans les morceaux avant le chant et les parties d’orgue et de piano électrique (Damien Argentieri).

Natalia M. King croise aussi le manche avec Bruni pour des échanges savoureux, notamment un blues bien senti dont le titre m’échappe. Peu de reprises au programme, sauf une très longue et prenante version du You don’t know what love is de Billie Holiday et, à la fin, The right time, repris à la manière de Ray Charles, avec le riff « night and day » psalmodié par le public. Qui en redemandait et obtenait un ultime So far away, une autre des belles compos de l’album.

Texte : Jacques Périn
Photos © J-M Rock’n’Blues (plus de photos ici)

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