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Live reports / 04.07.2017

Nantes In Blues (juin 2017)

Le 2 juin, Stagger Lee est au Zygo Bar, un classique dont on ne se lasse pas. Arnaud Fradin (vo, g), Thomas Troussier (hca), Max Genouel (g, vo), Miguel Hamoum (b) et Fabrice Bessouat (dm) se connaissent parfaitement et leur blues coule d’une source limpide, à travers un répertoire toujours constitué de reprises de blues de Chicago ou d’ailleurs et de soul sudiste. Arnaud orchestre tout ça avec douceur et bonhommie, ça flotte un peu ici et là, peut-être parce que le public, maigre ce soir-là, ne les pousse pas assez dans leurs retranchements.

 


Miguel Hamoum, Arnaud Fradin

 


Thomas Troussier

 

Il y a encore moins de monde le lendemain soir au même endroit pour The Swinging Dice, pourtant une des premières occasions de les voir de près à Nantes. Les quatre compères, Pierre Matifat (vo, kbd), Fabien Lippens (g, vo), Matthieu Duretz (ctb) et Dann-Charles Deneux (dm) se donnent tout de même sans compter et le public est rapidement en mouvement. Mêlant reprises (Floyd Dixon, Johnny Otis, Louis Jordan, Chuck Berry…) et originaux, notamment leur calypso Treat me mellow, et n’hésitant pas à mettre House of blue lights et Hey ba be re bop en medley ou envoyer un Pistol packing mama bien country boogie, ils produisent une musique joyeuse et entraînante. Le talent musical est là, avec la guitare rock and roll de Fabien, le piano boogie de Pierre, et de juteux solos de contrebasse et batterie pour faire bon poids. Le deuxième set est plus rock and roll encore avec une contrebasse de plus en plus slappée, un final sur Little Liza Jane et un rappel sur Guitar boogie, pour faire le lien avec l’autre groupe de Fabien et Matthieu, les Subway Cowboys. Le Zygo Bar devrait les reprogrammer d’ici la fin de l’année, il ne faudra pas les louper.

 


Fabien Lippens

 


Dann-Charles Deneux

 


Pierre Matifat

 

Le 10 juin, l’Art’Scène accueille le guitariste chanteur argentin Dani de Vita, accompagné par le Roazhon Blues Orchestra, avec Guillaume Rousseau à la guitare, Nico Fleurance à la basse, Cédric Cobret à l’harmonica et David Avrit à la batterie. Inconnu chez nous, Dani a un jour décidé qu’ « il devait aller en Europe » et a contacté diverses associations blues pour organiser une tournée. Bien lui en a pris car ce ne sont pas moins de trente-et-une dates qu’il a trouvées dont une à Rennes et celle-ci à Nantes. Son répertoire est dédié au Chicago blues, avec des reprises de Jimmy Rogers, Otis Rush, Magic Slim, Elmore James, épicées par des incursions rhythm & blues ou rock & roll de chez Chuck Berry, Louis Prima ou Little Richard. Sans pédale d’effet, il travaille le son avec de jolis boutons de volume sur sa guitare, en forme de dés à jouer. Guitariste sensible, c’est un aussi un chanteur capable, bien soutenu par l’orchestre avec de beaux solos de Guillaume Rousseau et Cédric Cobret. Le deuxième set commence par une séquence solo avant que le reste du groupe reprenne sa place. En final, Max Genouel monte sur scène, d’abord à la guitare puis à l’harmonica.

 


David Avrit, Dani de Vita, Nico Fleurance

 


Guillaume Rousseau

 


Cédric Cobret

 

Le 23 juin, Alexis Evans se produit en trio au Bal Pop, avec les fidèles Olivier Perez à la basse et Eric Boréave à la batterie. Fait exceptionnel, ils ne sont pas habillés en costume ! Est-ce pour cela que le public est peu nombreux ? Nul ne le saura jamais mais, encore une fois, les absents ont tort, car la formule trio permet de profiter plus qu’en sextet de la guitare d’Alexis, d’autant qu’il durcit le ton sur ce qui apparaît comme d’alléchantes nouvelles compositions. Le répertoire est aussi plus blues et rhythm & blues (B.B. King, Jimmy “T99” Nelson, O.V. Wright, Brook Benton, Otis Rush…) mais n’oublie pas les originaux comme I beg of you. Au Bal Pop, les concerts se font en trois sets, ce qui donne des séquences un peu courtes. En final, Alexis invite Julien Dubois à la basse pour une belle version de I can’t quit you baby avant de faire monter Hugo Deviers à la batterie pour une ballade soul qui clôture la soirée.

On termine le mois le 29 juin au Dynamo Café avec Jakez & the Jacks : Jakez Rolland à la guitare et au chant, Thomas Allain, à la guitare, à l’harmonica, et aussi au chant sur un titre, Julien Dubois à la basse et Hugo Deviers à la batterie. Avec Jakez, on sait où on va : à Chicago ! Southside, Westside, tous les quartiers sont visités à travers Otis Rush, Buddy Guy, Junior Wells, Little Walter, Muddy Waters, mais aussi, et c’est un bon signe pour l’avenir, deux compositions originales qui ne déparent pas l’ensemble. À la guitare et au chant, Jakez respecte les canons du genre et le fait très bien, un peu de classicisme ne fait pas de mal ! La couleur supplémentaire est apportée par Thomas aussi bien à la guitare qu’à l’harmonica. En final, Max Genouel prend la guitare et le chant sur Good time Charlie avant que Fabrice Bessouat ne prenne les baguettes sur So many roads que Jakez dit avoir appris de Jimmy Johnson. Le rappel se fait sur un endiablé I like it like that.

 


Thomas Allain, Jakez Rolland, Julien Dubois

 

Texte et photos : Christophe Mourot