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Live reports / 19.04.2017

Nantes in Blues

Le 4 mars, les Nolapsters prennent possession du Zygo Bar. Stéphane Barral étant absent, c’est Jidé Jouannic qui officie à la contrebasse aux côtés du leader Denis Agenet au chant et à la batterie, Mathieu “Bo Weavil” Fromont à l’harmonica et aux maracas, et François Nicolleau à la guitare. Le répertoire est axé autour du rhythm and blues de La Nouvelle-Orléans, dans un sens assez large mais toujours dansant. On entend des reprises choisies de Shirley & Lee, Smiley Lewis, Eugene Church, Jimmy McCracklin, Louis Jordan, Charles Brown, les Coasters ou, plus récent, Big Al Downing. Denis Agenet s’affirme au chant, Mathieu Fromont est bien présent à l’harmonica et François Nicolleau confirme son très gros potentiel à la guitare, avec notamment un superbe solo sur Downhome girl. Chapeau à Jidé Jouannic qui s’est coulé sans problème dans le moule.

 


Nolapsters

 

Le 16 mars, le duo Vicious Steel lance son nouveau disque au Dynamo Café. De retour de l’International Blues Challenge de Memphis, ils sont accompagnés des Cotton Belly’s avec qui ils ont défendu les couleurs de la France. À noter la présence du dessinateur Bertrand Lanche, qui a fait la pochette du disque et qui va créer plusieurs nouveaux dessins pendant le concert. Cyril Maguy et Antoine Delavaud ont construit un univers à part, fait de blues contemporain, inspiré du delta, qu’ils entrelardent de compositions en français avec des textes poétiques ou hargneux, ou de reprises inattendues comme Come together ou La route de Memphis. Yann Malek, leader des Cotton Belly’s leur prête main-forte à l’harmonica et ça décolle fort.

 


Vicious Steel

 

On retrouve les deux groupes le lendemain soir au magasin Hurricane Music de Vertou pour la deuxième soirée live de l’émission de radio Prun’ de Blues animée par Francis Rateau et votre serviteur. Le principe reste le même avec des séquences musicales entrecoupées d’interviews. Le son est géré par Arnaud Fradin. C’est le quatuor The Sassy Swingers, emmené par la chanteuse Sandrine Arnaud qui ouvre le spectacle. Jazz ancien, look accordé, banjo, trompette, percussions et sousaphone, ça swingue gentiment et le public chauffe doucement. Vicious Steel prend la suite dans la droite ligne de leur concert de la veille, il n’y en a jamais trop. On reste ensuite confondu par l’humilité et la joie de jouer des Cotton Belly’s. Quel talent, quelle puissance ! Le groupe a un son et un répertoire instantanément reconnaissables, de même que la voix et l’harmonica de Yann Malek, un jeu saccadé et rapide qui génère un swing intense. Le final avec Vicious Steel et les Cotton Belly’s réunis recevra une standing ovation.

 


Sassy Swingers

 


Cotton Belly’s

 

Le 31 mars, c’est encore le Dynamo Café qui programme Aymeric Maini en quintet, avec David Le Deunff aux chœurs et à la deuxième guitare, Julia Charler (Isla) aux chœurs et percussions, Hervé Goddard à la basse et Simon Riochet (qui était le percussionniste vu avec les Sassy Swingers) à la batterie. Aymeric commence par un set acoustique avec lui-même au chant et aux guitares, et Julia Charler et David le Deunff aux chœurs. C’est le répertoire de son disque qui est parcouru, qu’on peut ainsi apprécier en format réduit, mettant encore plus en valeur le chant excellent du leader. Le deuxième set se fera en quintet et la puissance, suggérée en première partie, va éclater. Funk, groove, pop, rock, la musique est riche, élaborée, les chœurs apportant une grande couleur à l’ensemble, comme une véritable composante rythmique. À noter aussi l’excellent jeu funky de Simon Riochet, qui pilote également des boucles sonores, pendant que Aymeric use d’un micro spécial donnant de l’effet à sa guitare. Le répertoire du disque prend toute son ampleur et le public, enfin fourni en deuxième partie de soirée, apprécie.

 


Aymeric Maini Quintet

 

Le 4 avril, une version spéciale des Cinelli Brothers, dite “West Team” se produit au Dynamo Café. Marco Cinelli est bien là au chant et à la guitare, mais il est accompagné de Damien Cornélis aux claviers, Igor Pichon à la basse et Hugo Deviers à la batterie. Si le répertoire du formidable disque “Baby Please Set Your Alarm” constitue l’ossature du concert, en supportant plutôt bien l’absence de l’harmonica de Rollo Marquee, il est enrichie de reprises aussi bien blues que soul avec un medley Catfish / Chain of fools bien mené, un That’s all right, un double hommage à Johnny Guitar Watson avec I want to tata you et Gangster of love et le désormais très attendu Kiss en rappel. Marco est un leader charismatique, à l’aise, visiblement prêt à partir dans moult fantaisies mais avec toujours le bon goût de ne pas trop en faire. Damien Cornélis est excellent en rythmique et souvent stratosphérique en solo. Quant à la rythmique, nos corps en témoignent : ils n’ont pas arrêté de bouger !

 


Cinelli Brothers

 

Texte et photos : Christophe Mourot