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Live reports / 14.11.2016

MATTHEW SKOLLER

« Du Chicago blues, et au-delà », avait annoncé en substance l'organisateur de la soirée, Jacques Picard, de l'association Backstage. Excellente idée que d'arrêter près de Caen, dans une salle des fêtes agréablement transformée en “blues club”, la tournée française du très actif harmoniciste et chanteur de la Windy City. Avec ses trois accompagnateurs hexagonaux, il n'y a pas de round d'observation : je suis d'emblée impressionné par la complicité, l'écoute mutuelle et la mise en place qui règne sur scène. La tournée n'a commencé que la veille, à Clermont-Ferrand, et le répertoire retenu est très majoritairement original, tiré du nouveau disque de Skoller, “Blues Immigrant”. Pourtant tout roule parfaitement. Les fans de Stan Noubard Pacha à la guitare ne seront pas surpris de sa vivacité, de sa fraîcheur et de son à-propos, mais chapeau quand même. Pascal Delmas à la batterie assure une belle présence et sait faire dans la nuance, tandis que Fred Jouglas à la basse est rond comme il faut.

 


Stan Noubard Pacha

 


Fred Jouglas

 


Pascal Delmas

 


Matthew Skoller

 

Quant au leader, est-ce le décalage horaire ou le contrecoup de l'élection de Donald Trump à la présidence américaine – il en a pleuré, dit-il sur scène –, il m'a semblé manquer un peu de niaque et j'ai eu bien du mal à saisir les paroles de ses textes pourtant si personnels. Dommage qu'il n'ait pas davantage poussé sa voix. Mais son “Chicago blues, et au-delà” reste évidemment un vrai bonheur. Excellent arrangeur, puncheur plus que cœur tendre, Matthew Skoller possède une puissance et des fulgurances assez renversantes. Très touchante version de The devil ain't got no music, écrit à l'origine pour Lurrie Bell ; effort très appréciable pour s'exprimer en français entre les chansons… Un show très pro de près de deux heures.

Julien Crué
Photos © Stéphanie Lefourkie

 


Matthew Skoller