Cherise, Pop-Up du Label, Paris, 2024
09.12.2024
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“Petit” New Morning pour Mathis Haug en ce 20 avril, la concurrence étant vive ce soir-là (Bob Dylan, Sean Paul, Valerie June et quelques autres).
Ouvrait le bal, le guitariste franco-américain Cory Seznec, pilier de la scène bluegrass parisienne qui a aussi vécu en Afrique, en particulier en Ethiopie. Accompagné du percussionniste Renaud Ollivier, il a distillé un original mélange de picking, de funk et de sonorités africaines. La voix bien posée, ses compositions évoquent ses voyages, chantés avec passion.
Renaud Ollivier, Cory Seznec
Mathis Haug, lui, est franco-allemand et vit dans le Gard. Ce soir, il reprend les titres de son nouvel album “Wild Country” mais dans une tonalité plus rock (sans l’accordéon de Régis Gizavo) avec une formation allégée (Stephen Notari, drums et percussions), Christophe Cravero (claviers et violon) et, sur quelques morceaux, le guitariste Benoit Nogaret.
Mathis Haug
Mathis Haug, Benoit Nogaret
Très à l’aise sur scène, habité, sincère, et fort inquiet de l’évolution de notre société, Mathis a ciselé de superbes compositions comme ce Rock'n'roll band, écrit, raconte-il, « pour ces gosses qui font des études et se retrouvent à faire tout autre chose et n’ont comme solution que de jouer dans un groupe de rock. » Le très beau Keep your eyes on the prize (“garde le cap, la récompense est au bout du chemin”) déjà repris, entre autres, par Bruce Springsteen sur ses “Seeger Sessions” fait ici l’objet d’un traitement remarquable, ponctué par l’archet à la Papa John Creach de Christophe Cravero. Et puisque l’on parle du “Boss”, la filiation est évidente dans la manière qu’à Mathis Haug de dialoguer avec ses musiciens et de les relancer. Une soirée plus qu’agréable, ponctuée d’envolées country, de diaboliques duos de guitares, de clave funk (Jimmy the harp). Son Selling out aurait pu être écrit par Kris Kristofferson et un très émouvant Luigi chanté en allemand, par Kurt Weill !
Jean-Pierre Bruneau
Photos © Quentinprod
Mathis Haug