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Live reports / 11.05.2017

Martha High & The Soul Cookers

C'est au beau milieu de la semaine, en plein entre-deux tours de la présidentielle française, que Martha High avait convié son fidèle public dans la célèbre salle du 10e arrondissement. Une petite visite parisienne pour cette grande dame et un “petit” groupe resserré pour l'accompagner : The Soul Cookers. Un trio griffé soul-jazz composé d'Eric Wakenius à la guitare, Tony Match à la batterie et de Leonardo Corradi, organiste (avec cabine Leslie, s’il vous plaît) au jeu gorgé de groove mais dont l'attitude impassible sur scène prêtait à interrogation. Était-il content d’être là ? Faisait-il trop chaud, trop froid, avait-il une rage de dents, mal à la tête ? Nous n'en saurons rien.

 


Kissia San (Rumble2Jungle)

 

Loin de la formation de neuf musiciens avec laquelle Martha High défend depuis près d'un an son dernier opus “Singing For The Good Times”, on allait dans tous les cas se réjouir de cette formule plus intimiste. Après la première partie assurée par les Français de Rumble2Jungle, qui remplirent très honorablement leur fonction de chauffeurs de salle, ce fut au tour de Leonardo Corradi et Tony Match de monter sur scène pour deux instrumentaux. Ils seront ensuite rejoints par le guitariste pour entamer Funky good times, une mise en bouche choisie par l'ex-choriste de James Brown pour faire son apparition : haut rouge vif et grand sourire communicatif affiché sous sa fameuse chevelure peroxydée. En grande professionnelle, routarde aguerrie des scènes internationales, Martha High semble chez elle dans ce New Morning aux trois quarts rempli. Tchatche sympathique autour du futur déroulé de la soirée : on nous promet du blues, du jazz, de la soul et du funk. Un programme quand même plus attractif que celui que nous rabâchent les postulants à l’Élysée depuis des mois.

 


Leonardo Corradi, Martha High

 


Tony Match

 


Eric Wakenius

 

On n’échappe évidemment pas à sa petite blague appuyée pour introduire ce You need a woman like me qu'elle enchaînera avec l'excellent The hardest working woman, où les riffs croisés de l'orgue et de la guitare font des merveilles. Une reprise de Rachel Ferrell (Sista) puis un petit sketch comique sur les hipsters et la pimp attitude de l'époque pour contextualiser sa reprise (un peu bancale il faut avouer) de Be thankful for what you got. Étonnement, alors que les musiciens continuent à faire tourner ce tube de 1974 signé William DeVaughn, Martha High salue le public et sort de scène en annonçant qu'elle sera de retour… Mais quand Martha ? Dans six mois ou dans cinq minutes ? Ni l'un, ni l'autre : sur scène reste uniquement planté le batteur qui semble improviser un solo. Finalement il sera rejoint par ses collègues instrumentistes et il faudra bien une vingtaine de minutes (de ce que je considère à froid comme du remplissage) avant que Martha ne réapparaisse pour trois petits tours et puis s'en va : Cold sweat, Little things you do, Ding dong man.

 


Martha High

 


Martha High

 


Leonardo Corradi

 

Arrive déjà le temps du rappel. Un dernier round qui fut funky à souhait et, on pouvait s'y attendre, à la hauteur de cette truculente chanteuse. En souvenir des « bons vieux jours », la patronne de la soirée improvisera un battle de danse avec un public au final bien enclin à s'amuser jusqu'au bout. C'est ce qu'on a fait du coup !

Jules do Mar
Photos © J-M Rock’n’Blues

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