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N°238 Little Walter

Avr-Mai-Juin 2020

En couverture

Little Walter

Inspire sans limites

-Inspire sans limites
Peu d’artistes blues ont marqué la pratique de leur instrument comme Little Walter. Si pour la guitare, il y a eu un avant et un après B.B. King, pour l’harmonica il y a encore plus incontestablement un avant et un après Little Walter. John Lee “Sonny Boy” Williamson en avait déjà fait un instrument de premier plan, mais Little Walter est allé plus loin, en définissant un symbole du blues et transformant l’harmoniciste en musicien à part entière.

-Un “tone” qui trône
Si ses premiers enregistrements dans un style purement acoustique déjà éblouissant montrent des réminiscences évidentes de John Lee Williamson et de Rice Miller, qui l’avait pris sous son aile à Memphis, Little Walter, une fois à Chicago, s’est très vite démarqué de ses illustres aînés.

-Sur la brèche
Pro à 15 ans, vedette à 22 et mort à 37, Little Walter était un homme pressé… Sauf en musique… Là, il devenait un maître du temps.

-Dix disciples
À peu près tous les harmonicistes de blues ont été infl􏰕uencé􏰁s par L􏰖ittle 􏰗Walter.􏰍 Juke constitue un passage obligé de tout impétrant qui se doit de le connaître par c􏰘œur.􏰍 C􏰇omment alors les sin􏰃gulariser􏰙 ? 􏰖La ma􏰓jorité􏰁 de l’œuvre enregistrée doit se conformer aux cannons w􏰚alté􏰁riens􏰛 : le sound amplifié􏰁 􏰓jusqu’à􏰉􏰌 saturation􏰄, le ph􏰒rasé􏰁 sax􏰊 té􏰁nor et le swing􏰃 Ch􏰇􏰒icag􏰃o. Voici notre Top 10. 􏰝􏰞􏰍

Par : Christophe Mourot, André Hobus, Jean-Jacques Milteau, Pierre Degeneffe

Ben (l'Oncle Soul)

Vibre plus libre

Il y a dix ans il déployait un étendard soul sixties sur toute la France. Mais le réduire à son Soulman serait une erreur tant Benjamin Duterde a fait du chemin sans bretelles ni nœud pap’. Aujourd’hui il s’émancipe d’une partie de son surnom (appelez-le “Ben”), rebat les cartes et signe un quatrième album bien ancré dans la richesse du R&B actuel. L’occasion de retracer le parcours d’un trentenaire accro aux vibrations soulful.

Par : Nicolas Teurnier

Rick Estrin

Les aventures d'un drôle d'oiseau

Chanteur-raconteur au bagout contagieux, maître harmoniciste et redoutable entertainer, Rick Estrin s’est forgé une sacrée personnalité au fil d’improbables rencontres dans les franges interlopes de San Francisco et de Chicago. Malgré une carrière longue d’un demi-siècle et une ribambelle d’albums de haut vol, le Californien reste rare dans nos contrées. Conversation en cabine à bord d’une Blues Cruise.

Par : André Hobus

Billy Branch

Transmission à vent

En février il était en Grande-Bretagne, accompagné de la fille de Little Walter, pour interpréter la musique du grand harmoniciste. En mars-avril, il jouera en Chine, avec ses Sons of Blues, dans le cadre du programme Blues in Schools lancé il y a plus quarante ans. Et, en juin, nul doute qu’on le croisera à Chicago lors du Blues Fest. À 68 ans, Billy Branch assume plus que jamais sa place de messager du blues de la Windy City.

Par : Brigitte Charvolin et Julien Crué

Colemine Records

Creuser le sillon

Se méfiant des coups marketing et du rendement immédiat, Terry Cole a compris que l’exigence, la patience et la maîtrise du temps long sont des qualités indispensables à la réussite de son entreprise. Dès lors, il n’est pas étonnant que Colemine Records, basé dans l’Ohio, s’impose aujourd’hui comme un label phare en matière de soul et de funk.

Par : Ulrick Parfum et Hugues Marly

José James

Home is where the vibe is

Après une solide carrière dans le jazz, José James a pris des détours inattendus via le rock alternatif et la trap music puis rendu hommage à Bill Withers. Aujourd’hui, le crooner de Minneapolis choisit d’offrir une suite à son fameux “No Beginning No End” de 2012. Comme un retour à la maison après un lointain voyage.

Par : Mathieu Presseq

Tami Neilson 

Question de volume

La chanteuse néo-zélandaise d’adoption revient avec le détonant “CHICKABOOM!”. Sur le chemin du retour de La Nouvelle-Orléans, elle a pris le temps d’évoquer avec nous son nouvel album et de nous expliquer comment construire son identité sonore et trouver un public quand on se revendique à la fois de Mavis Staples et de Dolly Parton.

Par : Benoit Gautier

Gregory Porter

Bigger than love

Trop grand, trop fort. Colosse aux pieds tout sauf fragiles, Gregory Porter impose sa stature et s’impose avec évidence comme le crooner parfait, entre gospel, jazz et soul. Des genres qu’il sublime une fois encore dans “All Rise”, un sixième album qui devait être celui de la colère et qui a fini par baisser les armes face à l’amour.

Par : Mathieu Bellisario

Mark Hummel

L'harmo dans la peau

Mark Hummel est un activiste de l’harmonica, son projet “Harmonica Blowouts” né il y a trente ans le montre avec des concerts et des disques réunissant des harmonicistes de toutes origines. Lui-même est capable de jouer dans tous les styles, en y apportant sa touche personnelle. Discussion avec un incontournable de l’instrument.

Par : Christophe Mourot

George “Wild Child” Butler

Le blues en bandoulière

Décédé discrètement en 2005, cet harmoniciste-chanteur, dont aucun praticien contemporain ne se réclame, est déjà bien oublié. À l’image de sa vie menée tranquillement, George “Wild Child” Butler fut simplement un bluesman itinérant en décalage avec son temps. Portait d’un musicien que nous avons côtoyé pendant trente ans.

Par : André Hobus

Neal Francis

Saisit sa chance

Inconnu il y a encore quelques mois, le Chicagoan Neal Francis est l’une des révélations majeures de ce début d’année. Couvert de louanges par la critique, soutenu par des fans de plus en plus nombreux, son premier album, “Changes”, fantastique succédané de funk soul early ’70s, réinvente avec brio les ambiances louches concoctées naguère par Dr.John ou Allen Toussaint.

Par : Ulrick Parfum

King Solomon Hicks

Jamais sans elle

À l’heure où les jeunes Afro-Américains sont peu nombreux à embrasser la cause du blues, saluons l’arrivée sur la scène internationale de ce brillant guitariste signataire d’un solide nouvel album chez Provogue.

Par : Ulrick Parfum

Crystal Thomas

Southern voice

Elle faisait partie des cinq “Texas Queens” choisies par la formation japonaise Bloodest Saxophone pour figurer sur leur album américain. Elle s’y distingua particulièrement. De quoi donner envie de mieux la connaître, alors qu’un nouvel album se profilait.

Par : Jacques Périn

Reverend John Wilkins

Sans se presser

À 76 ans, Reverend John Wilkins n’a publié que deux albums complets ; et encore, à cette heure, l’excellent “Trouble” n’est distribué par aucun label. Pour autant, l’homme n’est toujours pas pressé. La gloire peut attendre. You can’t hurry God, comme dit ce gospel qui lui colle à la peau.

Par : Julien Crué

[Back To The Roots] Gus Jenkins

Sort du bois

Depuis l’apparition du CD, on pouvait croire que rien n’avait échappé à sa fièvre de rééditions. Du moins rien d’important. Un sentiment à nuancer quand émerge après tant d’années un album comme celui du pianiste Gus Jenkins. Un double qui plus est !

Par : Jacques Périn

[A Day On...] Legendary Rhythm & Blues Cruise

À l’automne dernier un gigantesque navire sillonnait à nouveau l’océan avec à son bord le gratin de la scène blues actuelle. Une 33e édition abondante à tous les niveaux. Témoignage de notre envoyé spécial.

Par : André Hobus