N°232 Aretha Franklin
Oct-Nov-Déc 2018
En couverture
Aretha Franklin
Natural Queen
On avait beau s’y être préparé, l’annonce de son décès le 16 août dernier fut un choc. Peut-être parce qu’on réalisait à nouveau qu’elle était l’incarnation même de la soul. La reine s’en est allée. Retour sur une carrière hors norme.
Par Frédéric Adrian
-Une œuvre phare
Trois grands axes – Columbia, Atlantic, Arista –, des débuts gospel et une fin de règne en demi-teinte. Tour d’horizon de soixante ans d’enregistrements. Et honneur aux onze premiers albums Atlantic qui, publiés en l’espace de cinq ans, forment un corpus de référence.
Par Soul Bag
-Olympia, 19 juin 1971
Tout compte fait, et phobie de l’avion oblige, Aretha Franklin sera très peu venue en Europe. En tout cas elle a laissé des marques profondes dans le cœur de celles et ceux qui l’ont vu à l’apogée de son règne. À l’été 1971, Soul Bag publiait dans son numéro 16 le récit d’un concert parisien mémorable. Réédition agrémentée de photos inédites.
Par Joël Dufour et Jean-Pierre Tahmazian
-Natural woman
La personnalité et le caractère d’Aretha Franklin étaient éminemment plus complexes que ce que pouvait laisser transparaître un statut assumé de diva. Extraits d’une biographie de référence publiée chez Buchet Chastel.
Par Sebastien Danchin
Mardi Gras Indians
Plumes de Résistance
Les défilés de Mardi Gras Indians constituent une des traditions les plus spectaculaires mais aussi les plus mal connues de cet étonnant mix culturel qu’est La Nouvelle- Orléans. La sortie du puissant film documentaire Black Indians nous donne l’occasion de nous pencher sur cette riche histoire.
Parlez-vous Indians ?
Quelques clés indispensables pour appréhender le monde des big chiefs et des spy boys.
Indians sur bande
Les Mardi Gras Indians ont été enregistrés tardivement et (très) sporadiquement. Sélection.
Black Indians
Présentation et coulisses d’un nouveau film saisissant de vie.
Plumes à l'écran
Tour d’horizon des films et des vidéos qui se sont penchés sur les tribus de Nola.
Swamp Dogg
Le mordant décalage
À 76 ans passés, Jerry Williams, Jr. peut se vanter d’avoir eu une carrière bien remplie. Aspirant rocker émule de Little Richard à la fin des fifties, il se métamorphose quelques années plus tard en aspirant soulman et multiplie ensuite les collaborations en tant qu’arrangeur-producteur-songwriter. Au début des années 1970, il conçoit quelques-uns des plus grands albums de southern soul tout en réactivant, sous son alias scandaleux Swamp Dogg, une carrière solo parsemée de chefs-d’œuvre psychédélico-funky. À l’heure où il publie un nouvel album, le controversé “Love, Loss And Auto-Tune”, il nous a paru indispensable de partir à sa rencontre.
Delgres
L'union fait la transe
Sousaphone, dobro, batterie. Chant créole, ancrage blues, nom de héros. Soit quelques ingrédients d’une potion qui donne des ailes. Depuis trois vidéos “live en studio” publiées en 2015, Delgres n’a cessé de peaufiner sur scène un son bien à lui avant d’en capturer toute la sève dans un premier album marquant. Rencontre avec un jeune trio bien mûr.
R.L. Boyce
Sorcier du boogie sans fin
Dans le livret du CD “Hill Country Revue” des North Mississippi Allstars (2004), Jim Dickinson décrivait R.L. Boyce comme le « sorcier du boogie sans fin ». Il aura fallu attendre l’album “Roll And Tumble” (Waxploitation, 2017) et sa nomination surprise aux Grammy Awards pour que Boyce, sexagénaire, sorte de l’ombre. À l’occasion de son récent passage en Europe à l’initiative du Blues Rules Festival de Crissier (Suisse), rencontre avec celui qui fait désormais figure de gardien de l’expérience rustique originelle du blues des collines du Nord-Mississippi.
Derrick “D'Mar” Martin
Le sens de la frappe
Une fureur de jouer et un sens du show hallucinant, un swing monstrueux, une frappe puissante, cinglante, à mi-chemin entre Al Jackson et Max Roach, une capacité peu commune pour driver l’orchestre et varier les niveaux d’intensité… Sans oublier une carrière solo sacrément funky dans laquelle il chante, compose, produit et joue d’à peu près tous les instruments. Rencontre avec un talent hors norme.
Jorja Smith
Chant de sirène
Un timbre renversant doublé d’une grâce solaire particulièrement irradiante. Forcément, Jorja Alice Smith déchaîne les passions. 21 ans, 1,4 million d’abonnés sur Instagram et au passage un fort potentiel d’icône de mode. Portée par une spirale ascendante dont l’intensité s’est accrue depuis la sortie de son premier album, la talentueuse anglaise a su bien s’entourer et garde la tête sur les épaules, prête à prolonger à sa manière l’héritage d’Amy Winehouse. Entre autres.
Chicago Plays The Stones
Non, ce nouveau projet mis sur pied par Larry Skoller n’est pas une “réponse” à l’album de blues des Rolling Stones. Cette initiative vise à mettre en avant la véritable relation d’amour qui existe entre le groupe et le blues de Chicago. Et les bluesmen de Chicago, conviés ici à revisiter douze titres des Stones, étaient assurément les mieux placés pour relever cet excitant défi. Larry nous explique comment il a mené sa belle affaire, conclue avec la participation de messieurs Jagger et Richards !
Joyce “She-Wolf” Jones
Le blues de Bethlehem
Le comté de Marshall, dans le nord du Mississippi, est connu pour le “deep blues” que l’on entendait à Chulahoma, chaque dimanche soir dans le juke joint de Junior Kimbrough. Si aujourd’hui Junior n’est plus, ses descendants ont repris le flambeau. Parmi eux, la chanteuse Joyce “She-Wolfe” Jones, 49 ans, dont on a pu découvrir l’incroyable présence scénique lors de la dernière édition du Blues Rules Festival à Crissier.
The Big Hustle
Le cheval Détroit
Découverte majeure de l’année 2016, les Parisiens de The Big Hustle mélangent désormais l’acid jazz des débuts avec des rythmiques pop et africaines. Une ouverture musicale assumée par Sébastien Levanneur, bassiste et leader d’un groupe qui voit la vie en grand dans son deuxième album “Live Large”. Avec toujours en toile de fond cet amour inconditionnel pour la ville de Détroit, berceau de Motown. Entretien.
Bruce Iglauer
Le blues à pleines dents
Après quasiment cinquante ans d’activisme dans le blues, le boss d’Alligator Records fait partie des personnages qui comptent. Cofondateur en 1970 de la revue Living Blues, créateur de son label l’année suivante, mais aussi initiateur à Chicago du plus important festival de blues du monde, il ne lui manquait guère qu’un livre pour raconter un parcours qui est en outre loin d’être terminé. C’est désormais chose faite.
Bobby Sanabria
Hommage à Harlem
Percussionniste, batteur, arrangeur, chef d’orchestre, éducateur enthousiaste, apôtre du multiculturalisme, Bobby Sanabria est la mémoire vivante des musiques afro-cubaines mais pas que… Cet enfant du Bronx, multi- nominé aux Grammys, ancien élève du Berklee College of Music, a un credo particulier : “le rythme c’est la mélodie.”