Voici le pendant nocturne du lumineux “Texas Sun” qui en 2020 révélait les pouvoirs d’une belle alliance. Celle entre un soulman parmi les plus inspirés de sa génération et un trio enclin à délayer ses grooves en les nourrissant d’épices glanées entre autres en Thaïlande et au Moyen-Orient. Soit quatre complices texans conscients de la beauté des grands espaces et capables de l’encapsuler dans un relief sonore à la fois doux et saisissant.

Plutôt que de cantonner le couple guitare-basse à quelques adjectifs, on soulignera la richesse des textures qu’il ne cesse de peindre avec une fluidité remarquable. Ce Doris chanté tout en retenue sur une rythmique à tâtons tend une toile étoilée sur lequel vogue l’imaginaire. Tout comme ce Chocolate hills qui évolue lui aussi non loin du troisième album de Leon Bridges paru l’an dernier. Serti d’arabesques de guitare grainée, Father father prend encore plus son temps ; Mariella ondule en douceur façon John Mayer.

Lancé sur des traces afrobeat et disco, le clair-obscur B-side danse tranquillement, seul titre plus relevé de ce deuxième volet plus calme, moins accrocheur mais toujours doté de ce souffle enchanteur.

Nicolas Teurnier

Note : ★★★1/2
Label : Dead Oceans-Columbia
Sortie : 18 février 2022