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Live reports / 18.10.2016

JJ Grey & Mofro

En pleine tournée européenne et plus d'un an après la parution de son septième opus (“Ol' Glory”), la caravane rutilante de JJ Grey & Mofro faisait escale à Paris pour la seconde fois en quinze ans d’existence.

Malgré une belle popularité aux États-Unis, il aura en effet fallu attendre 2015 pour que le groupe originaire de Floride distille son swamp rock électrique sur le Vieux Continent. Et s'il est encore peu connu chez nous, l'agréable petite salle du Divan du Monde était bien remplie en ce début octobre. Quelques curieux semblent s’être glissés dans l'assemblée, mais ce sont majoritairement des fidèles qui ont répondu présent : un noyau dur de compatriotes (touristes ou expat' américains) qui d'entrée de jeu savaient où ils mettaient les pieds et les oreilles, puisque blagues et refrains en chœurs ont fusé dès le début du show.

La transposition live de JJ Grey & Mofro, c'est un septet bien huilé. JJ Grey en leader assumé au centre et, derrière, six mecs chargés de la bonne conduite de l'engin. Guitare, basse, batterie, clavier et deux cuivres assurent la tenue de route. Originaire d'un coin ou le rock du Sud (qu'on appelle aussi sudiste) a vu naître quelques grands noms tels que les frères Allman ou les politiquement controversés Lynyrd Skynyrd, JJ Grey & Mofro détient inévitablement sur scène les caractéristiques de ce registre, ceinturons de cow-boy et cheveux longs compris.

Sur un roulis mid-tempo, les attaques rythmiques aux couleurs blues rock et swamp du patron donnent l'impulsion à des compositions où se greffent vibrations soul et légers accents funky. Tour à tour, chaque musicien prendra sa part de solo, sans débordements, avec l'assurance d'une machine bien réglée. Une machine qui s'alimente d'un public qui connaît par cœur les refrains, les chantant sans retenue dès l'instant ou J.J Grey leur tend la perche et donc, le micro.

Si la voix du bonhomme évoque les timbres éraillés du Sud profond, les titres joués ce soir semblent finalement avoir tous un peu la même construction, le même goût, même quand les tempos diffèrent. Un seul morceau aura obligé notre sympathique frontman à sortir un harmonica dont il tirera d’ailleurs de superbes phrasés. Mais au bout d'une heure et quart et une quinzaine de titres, on finit par se dire que ça manquait peut-être un peu de sueur et d'audace, que le groupe ne s'est pas lâché complètement. Le revers de la médaille d'une tournée concentrée sur trop peu de jours ?

Jules do Mar