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Live reports / 19.10.2022

Hiatus Kaiyote, Salle Pleyel, Paris

14 octobre 2022.

Avant-dernière date d’une tournée baptisée And We Go Gentle Tour parcourant une dizaine de villes européennes en octobre 2022, unique date française, le concert de Hiatus Kaiyote à la Salle Pleyel affichait complet. Un peu plus d’un an après la sortie miraculeuse de son sublime album “Mood Valiant”, le groupe australien a livré une performance magistrale.

Une trentaine de minutes du projet solo expérimental du batteur du groupe Perrin Moss, sous l’alias de Clever Austin, ouvre la soirée, le temps pour nous d’observer la fosse se remplir. Le groupe arrive sur scène à l’heure exacte annoncée par la salle Pleyel. (En parcourant leurs réseaux sociaux, on s’interrogeait sur les reproches de retards massifs que le groupe semblait subir quelques jours auparavant.)

Perrin Moss alias Clever Austin
Hiatus Kaiyote
Paul Bender, Nai Palm

Un timing précis, mais surtout un concert extrêmement rythmé : Hiatus Kaiyote enchaîne les morceaux durant plus de 100 minutes sans que l’énergie redescende, sans quitter la scène, d’une traite. Ce fondu enchaîné semble toutefois organisé en deux parties. La première concentre les titres de “Mood Valiant“, à commencer par And we go gentle, puis All the words we don’t say. Sur l’euphorisant Get sun et un peu plus tard sur le mystérieux Red room, les premiers accords déclenchent instantanément les acclamations du public. Très produits dans leur version studio, ces deux titres phares passent le cap du live sans décevoir et ce n’est pas rien.

Hiatus Kaiyote revisite également les tubes des précédents albums comme l’indispensable Nakamarra. On repère les fans, bras levés pour scander les syncopes et autres césures rythmiques qui font l’ADN musical du groupe. La seconde partie nous place au cœur d’une sorte de “jazz du futur”, témoignant d’un quartet en recherche permanente, entouré pour la scène d’un trio de choristes : Silentjay, Jace XL et Lori. On retient par exemple une improvisation sur une orchestration issue d’une bande originale de film (de Tarentino ?), préparée durant les balances, histoire de pimenter la routine de la tournée.

Ou encore des envolées rugissantes du bassiste Paul Bender, un solo classique du pianiste Simon Mavin, des acrobaties vocales orientalisantes de la chanteuse Nai Palm… Quasiment pas de discours entre les morceaux, pas de coiffe extravagante sur sa longue chevelure verte, Nai Palm attire la lumière par ses circonvolutions vocales et son jeu sur sa guitare Flying V, dans une configuration statique qui la met en valeur.

Texte : Alice Leclercq
Photos © Wilfried-Antoine Desveaux

Perrin Moss, Paul Bender, Nai Palm
Alice LeclercqHiatus KaiyoteSalle PleyelWilfried-Antoine Desveaux