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Live reports / 30.06.2016

Hazmat Modine

Ce lundi de juin, à vingt-quatre heures de la fête de la musique et de sa grande macédoine musicale, nous étions au New Morning pour écouter Hazmat Modine, un groupe illustrant à merveille cette autre grande salade de sons qu'est la ville de New York.

 



René Miller Trio

 

Après une chaleureuse première partie aux couleurs d'un blues tout aussi acoustique qu’énergique, assuré par le René Miller Trio (Dobro-chant, harmonica, contrebasse), l'heure est venue d'accueillir la joyeuse troupe de l'imposant Wade Schuman.

Imposant pourrait également qualifier le line-up de huit musiciens : sax, trompette, tuba, violon, guitares, guitare lap steel, drums, chant-harmonica-flûtes. Une belle brochette qu'on voit arriver sur scène sous les bons mots du frontman qui nous parle de l'étrange paysage parisien envahi par des maillots de foot. Une boutade destinée aux quelques supporters qui composent le public un peu clairsemé ce lundi soir ? En tout cas un public qui se résout à descendre dans la petite fosse du célèbre club pour un peu plus de communion… et d'ambiance, qui sait.

 


Hazmat Modine

 

Pas de soucis côté ambiance. Et c'est bien dès les premières notes de Plans, un titre tout droit sorti de leur nouvel opus, que vous êtes convaincu que cette dose de feelgood music dont vous aviez besoin est juste là, devant vous. Avec le renfort des chœurs, les riffs de cuivres, les cocotes de guitares efficaces, sa rythmique chaloupée, cette mélodie accrocheuse, soutenue par un violon virevoltant vous évoquent soudainement quelques bonnes vibrations façon Dr. John ou Taj Mahal. Schuman n'attend pas longtemps avant de sautiller partout, il termine ce premier titre debout sur une chaise pour parfaire son chorus d'harmonica.

 


Wade Schuman, Joseph Daley

 


Erik Della Penna, Wade Schuman

 

L'heure et demie de concert qui suit est du même tenant. Entre fougueuses envolées laissées à chacun et moments plus intimes, plus posés, où la température redescend d'un cran. Sauf erreur, l'intégralité d'“Extra-Deluxe-Supreme” est passée en revue, plus quelques anciens titres et une ou deux reprises. Une setlist sans calcul apparent qui laisse cette impression agréable de spontanéité.

Hazmat Modine semble fonctionner comme un kaléidoscope des musiques populaires du XXe siècle. Si le blues nourrit principalement la bête, on y trouve aussi de nombreuses épices. Du calypso, du jazz, de la musique klezmer, du rock'n'roll, de la rumba… Toutes ces musiques qui ont façonné les États-Unis, et en bonne place New York. Un mélange adroit, des influences érudites mais retranscrites sans prétentions et au final une marmite bien à eux, difficilement classable chez les disquaires. En tout cas, le résultat sur scène est à la hauteur de leurs albums. Un groupe intergénérationnel doté du pouvoir de remuer une salle qu'on soupçonnait un peu assoupi avant le premier accord. Oui, Hazmat Modine a bel et bien avancé la fête de la musique d'une journée.

Texte et photos : Jules do Mar