;
Live reports / 12.10.2017

Hannah Williams & the Affirmations

Si Jay-Z connaît Hannah Williams (au point de la sampler sur son nouvel album), ce n’est apparemment pas le cas du public parisien – la présence à Bercy le même soir de John Legend n’a sans doute pas aidé –, et c’est devant une maigre foule que s’est produite la chanteuse britannique, accompagnée de ses Affirmations, pour un concert initialement prévu au New Morning mais délocalisé au FGO-Barbara, au cœur de la Goutte d’Or, pour cause de travaux pas tout à fait terminés.

En ouverture, c’est Lisa Melissa and the Mess, un nouveau groupe porté par le label montreuillois Q-Sounds (dont Soul Bag vous parle dans le numéro actuellement en kiosques), qui a la charge de chauffer la scène. Si le groupe comprend quelques visages familiers, il se différencie d’autres projets de la même maison en se dispensant de cuivres et par une orientation rock garage qui évoque les Small Faces ou Question Mark & the Mysterians (le clavier façon Farfisa !). Si le répertoire, original comme toujours, a du charme, il manque un petit quelque chose à la chanteuse, peut-être une capacité à réellement “lâcher les chevaux” pour l’incarner pleinement, ce qui n’empêche pas le set d’être bien accueilli par le public.

 


Lisa Melissa and the Mess

 

 

Le temps d’une courte pause, et ce sont les Affirmations qui s’installent, vite rejoints par Hannah Williams – vêtue d’une veste à paillette du meilleur goût – et ses choristes. Sans surprise, c’est le répertoire du dernier album dans sa quasi-intégralité que joue le groupe, auquel s’ajoute une paire de nouveaux titres : l’atmosphérique Japanese garden, chanté par le clavier James Graham, et la chanson politique What can we do, à l’ambiance quelque peu psychédélique, qui s’ouvre sur une introduction a cappella de Williams avec ses deux choristes. C’est d’ailleurs la place occupée par les différentes voix qui assure la singularité du groupe : leur intégration dans les compositions dépasse largement le simple rôle d’accentuation ou de réponse des chœurs habituels de la soul, et les quelques passages a cappella, bien intégrés dans le spectacle, créent le frisson.

 


Victoria Klewin, Hannah Nicholson, Hannah Williams

 


Adam Holgate 

 


Jai Widdowson Jones

 

Bien que l’ordre du set ne reprenne pas celui du disque, les temps forts y sont identiques : le tempo moyen de Don’t make a fool out of me, particulièrement bien chanté par Hannah Williams, l’accrocheur Fight your shadow, le funk de Ain’t enough, occasion d’une démonstration de danse d’une chanteuse sinon plutôt statique… Et si la reprise de Dazed and confused peine à décoller réellement, la version à rallonge de Woman got soul, reprise en chœur par le public, vient compenser largement et clore le concert au bout d’une toute petite heure, avant le rappel prévisible sur le tubesque Late nights & heartbreak.

 


Hannah Williams

 


Adam Newton

 


James Graham 

 

Si on se laisse volontiers entraîner par la prestation sans faille du groupe et son répertoire, il faut bien dire qu’il manque un petit quelque chose pour se laisser totalement emporter : outre la brièveté de la prestation, le groupe et particulièrement sa chanteuse – qui n’adressera quasiment pas la parole au public avant la fin du concert et ne présentera même pas les musiciens – ne semblent pas très concernés et l’ensemble donne plus une impression de professionnalisme que d’implication… Peut-être s’agissait-il d’une soirée moyenne dans le cadre d’une tournée maintenant engagée depuis plusieurs mois, mais l’ensemble laisse un certain goût de frustration, bien inférieur au ressenti de mon excellent camarade et néanmoins collègue Ulrick Parfum lorsqu’il avait entendu le groupe au mois de janvier

Frédéric Adrian
Photos © J-M Rock’n’Blues
Plus de photos ici.

 


Hannah Williams

 


Liam Treasure