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Live reports / 18.09.2015

GEVARENWINKEL ROCK’N’BLUES FESTIVAL

Perdus au milieu de nulle part dans la campagne flamande – expression exacte du fait de l’absence, ou presque, de signalisation locale et de détours imposés par différentes braderies et brocantes – nous finissons par apercevoir une prairie, trois belles tentes bleues et des barrières publicitaires : c’est là ! Il fait beau, la bière coule à flots (devais-je le préciser ?) et l’accueil engageant. L’espace “presse” est aménagé en guinguette avec fleurs artificielles sur les tables ; sono et mix sont très bons, l’horaire respecté. Que demander de plus, sinon des groupes moins bruyants, se produisant en alternance avec ceux de la grande scène : ici, une version Led Zeppelin d’un classique de Creedence Clearwater Revival ; là, de la pseudo world music, expression obsolète qui traduit la double prestation (!) d’un orchestre britannique.

Set honnête d’Eugene “Hideway” Bridges : vocaux chaleureux, guitare mélodieuse à la B.B. King mais peu de passion.

 


Eugene “Hideway” Bridges

 

Jarekus Singleton : premier artiste Alligator. Et la différence qualitative est immédiate : dans le vif du sujet dès les premières notes qui claquent, tranchent et amplifient le chant. C’est du blues urbain, moderne et dans la lignée de Luther Allison, pas du Mississippi malgré ses origines. Bruce Iglauer en personne joue au présentateur et supervise les prestations de ses deux nouveaux poulains.

 


Liliane Hobus, Jarekus Singleton, Bruce Iglauer

 

Selwyn Birchwood : le deuxième “new kid on the block” du label. Avec Sonny Rhodes comme mentor, le jeune bluesman de Floride travaille de longs solos chantants, soutenu par la raucité complémentaire du sax baryton (combinaison peu courante). Jarekus Singleton vient jammer dans deux titres, encouragé par le public enthousiaste. Le set se termine à la lap steel. Nouveau rappel et Birchwood, suivi du saxophoniste, s’immerge dans la foule, Gibson rouge dans toutes les positions. Quelques poignées de mains plus tard, ils clôturent : il est 1h30 du mat. Ils ont dominé le festival. Singleton, lui, est déjà programmé en tournée européenne avec Sax Gordon.

La veille, le programme court proposait Mike Vernon et Nikki Hill.

Texte et photos : André Hobus