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Chroniques / 06.05.2020

Frank Bey, All My Dues Are Paid

Après avoir confié les rênes de son précédent album solo à Tom Hambridge, Frank Bey est retourné dans le studio Greaseland qu’il avait déjà fréquenté du temps de son association avec Anthony Paule. Le disque s’ouvre sur une imparable pièce latino soul aux paroles progressistes, Idle hands, dont la version originale du Harlem River Drive incluait Jerry Jemmott. Cet immense bassiste est présent sur tout l’album, croisant les habitués du studio californien : Jim Pugh (claviers), Eric Spaudling et Nancy Wright (saxes), Paul Revelli, Alex Pettersen et Derrick “D’Mar” Martin (dm) et la famille Andersen, Kid (g) et Lisa (vo).

Rick Estrin coproduit et apporte deux de ses compos, dont Calling my friends tout en swing décontracté. Pour le reste, on a retenu des chansons intéressantes et peu usitées : One of these days du groupe norvégien (comme Kid !) Bill T Band, It’s  my pleasure de Mighty Mike Schermer et deux titres de Percy Mayfield (dont Ha ha in the daytime que Bey reprend à la manière de). Le seul original, dans une tonalité Memphis soul, donne son titre à l’album et affirme « they didn’t know there ain’t no way to stop Frank Bey, it’s my time to shine » ! Et Bey brille en effet avec des vocaux impliqués sur la plus grande partie de l’album. Sa voix chaleureuse de baryton se fait plus “crooneuse” quand il aborde des thèmes country (He stopped loving her today, un classique de George Jones avec d’étonnants riffs de violons) ou pop rock (Perfect day de Lou Reed ou Imagine de John Lennon, qui figurait déjà sur un album avec Anthony Paule).

Les interprétations les moins captivantes à mon sens sont reléguées en fin d’album. Auparavant, on aura salué la performance d’un grand styliste qui a aussi le chic pour s’entourer des bonnes personnes !

Jacques Périn

Note : ★★★★
Label : Nola Blue
Sortie : 17 janvier 2020

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