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Brèves / 16.04.2010

Erykah Badu fait débat

Fin mars, dans le clip qui présente son dernier single (Window Seat), la chanteuse Erykah Badu se livre à un striptease intégral dans les rues de Dallas (Texas). Les images ont fait le tour du monde, mais au-delà du fait que la dame finisse dans le plus simple appareil devant les passants médusés dont des enfants, le concept du clip fait débat. Ainsi, Erykah se balade au cœur du site historique de Dealey Plaza, empruntant le parcours de John Fitzgerald Kennedy le jour de son assassinat le 22 novembre 1963. Et le clip de s’achever sur une Erykah nue qui mime d’être frappée d’une balle avant de s’écrouler sur le trottoir… Dénoncée, la chanteuse vient d’être inculpée et risque une amende de 500 dollars. Pas si cher si on retient le délit de mauvais goût dans une Amérique réputée puritaine. Faut-il voir une forme de « courage » dans la quête de l’artiste ? Il convient de donner la parole à l’intéressée, qui explique « comment un individu qui exprime sa liberté et sa différence peut être réduit à néant par la pensée de groupe. » Mais une question subsiste. Sans s’inscrire en bien-pensants ou autres moralisateurs choqués et mesquins, on peut se demander si le procédé (tutoyer un « symbole de la patrie » via la nudité) est en l’occurrence nécessaire sans donner l’impression que cela s’apparente quand même un peu à de la provocation.
Daniel Léon